Après une rentrée bien chargée me revoilà enfin un peu plus libre pour mettre en page mon dernier voyage en Pologne, pays que j'ai eu la chance de visiter à la fin du mois d'août. Cela faisait plusieurs années que j'avais très envie de voyager dans ce coin d'Europe. En effet la Pologne est un pays qui reste encore relativement méconnu malgré tout ce qu'il a à offrir entre un patrimoine architectural d'une grande richesse, des paysages spectaculaires, des traditions jalousement préservées et une cuisine qui ne manque pas de saveurs. Son histoire politique et culturelle complexe à la fois passionnante et souvent sombre a forcément façonné le territoire polonais dont les frontières ont beaucoup évolué, s'étirant tantôt à l'est, puis à l'ouest avant de réduire au point même de disparaître de la carte, pendant de longues périodes, à la merci de voisins avides comme l'Allemagne ou la Russie. Toutefois la Pologne a su préserver son identité et pour en avoir un aperçu nous commençons notre visite par celle que beaucoup de Polonais considèrent comme la capitale culturelle du pays: Cracovie. Localement appelée "Kraków", la deuxième ville de Pologne possède un héritage exceptionnel, au point qu'elle fut l'un des premiers sites inscrits à l'UNESCO, en 1978. Contrairement à de nombreuses villes polonaises comme Varsovie ou Gdańsk qui ont souffert de très importantes destructions, Cracovie a été très largement épargnée par les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale. On commence bien sûr par le centre névralgique de la ville, la Place du Marché ou Rynek Główny. Aménagée en 1257, elle est la plus grande place médiévale d'Europe avec ses 40 000 m². La place est entourée de grandes maisons de ville, de palais et d'églises datant du Moyen Âge. Au centre se dressent : une imposante halle aux draps appelée Sukiennice, la tour de l'Hôtel de Ville et l'église Saint-Adalbert datant du Xe siècle, ainsi que la statue du poète et militant Adam Mickiewicz érigée en 1898. À l'un de ses angles trône la basilique Sainte-Marie avec sa silhouette très reconnaissable en raison de ses deux tours de hauteur inégale. / After a busy start to the new school year, I finally have a little more free time to write about my latest trip to Poland, a country I had the chance to visit at the end of August. I had been wanting to travel to this corner of Europe for several years. Poland is a country that remains relatively unknown despite all it has to offer, including a rich architectural heritage, spectacular landscapes, carefully preserved traditions and a cuisine that is full of flavour. Its complex political and cultural history, both fascinating and often dark, has inevitably shaped the Polish territory, whose borders have changed significantly, stretching eastward, then westward, before shrinking to the point of disappearing from the map for long periods, at the mercy of greedy neighbours such as Germany and Russia. However, Poland has managed to preserve its identity, and to get a glimpse of this, we begin our tour with what many Poles consider to be the cultural capital of the country: Krakow. Locally known as ‘Kraków’, Poland's second city has such an exceptional heritage that it was one of the first sites to be listed by UNESCO in 1978. Unlike many Polish cities such as Warsaw and Gdańsk, which suffered extensive destruction, Kraków was largely spared by the bombings of the Second World War. We begin, of course, with the nerve centre of the city, the Market Square or Rynek Główny. Built in 1257, it is the largest medieval square in Europe, covering 40,000 m². The square is surrounded by large town houses, palaces and churches dating back to the Middle Ages. In the centre stand an imposing cloth hall called Sukiennice, the Town Hall tower and the 10th-century St. Adalbert's Church, as well as a statue of the poet and activist Adam Mickiewicz erected in 1898. At one of its corners stands St. Mary's Basilica with its highly recognisable silhouette due to its two towers of unequal height.
Le Sukiennice ou Halle aux Draps, élevée au XIIIe siècle, trône en plein centre de la place et abrite de nombreuses boutiques au rez-de-chaussée, une galerie de l’art polonais du XIXe siècle au 1er étage et au sous-sol un musée sur l'histoire de la ville. Fondée au VIIe siècle, Cracovie sera choisi comme capitale du Royaume de Pologne dès le XIe siècle puis comme capitale du Commonwealth de Pologne-Lituanie jusqu'en 1596, alors l'un des plus grands et des plus puissants états européens de l'époque. Bien que la capitale soit transférée à Varsovie en 1596, Cracovie conservera une partie de son rayonnement. Si au XVIIe siècle, la Pologne connaît plusieurs victoires contre l'Empire ottoman ou la Russie, l'avidité de ses voisins effritent lentement la souveraineté polonaise. Entre les années 1640 et 1660 la Suède entreprend une série de campagnes militaires dévastatrices connues sous le nom de "Déluge" qui laisseront le royaume exsangue. Au XVIIIe siècle, profitant de l'affaiblissement politique de la Pologne, Frédéric II de Prusse s'entend avec Catherine II de Russie et Marie-Thérèse d'Autriche pour satisfaire leur appétit commun d'expansionnisme. Le territoire polonais est ainsi morcelé progressivement jusqu'à être complètement effacée de la carte de l'Europe en 1795 par le troisième partage de la Pologne. / The Sukiennice, or Cloth Hall, built in the 13th century, stands proudly in the centre of the square and houses numerous shops on the ground floor, a gallery of 19th-century Polish art on the first floor and a museum on the history of the city in the basement. Founded in the 7th century, Krakow was chosen as the capital of the Kingdom of Poland in the 11th century and then as the capital of the Polish-Lithuanian Commonwealth until 1596, at that time one of the largest and most powerful European states. Although the capital was transferred to Warsaw in 1596, Krakow retained some of its influence. Although Poland enjoyed several victories against the Ottoman Empire and Russia in the 17th century, the greed of its neighbours slowly eroded Polish sovereignty. Between 1640 and 1660, Sweden undertook a series of devastating military campaigns known as the ‘Deluge’, which left the kingdom drained. In the 18th century, taking advantage of Poland's political weakness, Frederick II of Prussia joined forces with Catherine II of Russia and Maria Theresa of Austria to satisfy their shared appetite for expansionism. Polish territory was thus gradually carved up until it was completely wiped off the map of Europe in 1795 by the third partition of Poland.
En 1809, Cracovie est intégrée à l’éphémère Duché de Varsovie créé par Napoléon. Après la chute de l’empereur des Français et en vertu des décisions prises au congrès de Vienne de 1815, l'ancienne capitale de la Pologne devient la ville libre de Cracovie, sous la protection de la Russie, de l'Autriche et de la Prusse, jusqu'en 1848 où la ville retourne sous domination autrichienne. Contrairement à la Prusse et la Russie, qui appliquent une politique de germanisation et de russification particulièrement agressive, l'Empire d'Autriche est plus conciliant face à l'identité polonaise et vers la fin du XIXe siècle, Cracovie devient le principal centre du modernisme polonais. L'Université Jagellonne, fondée en 1364, bénéficie de fonds substantiels pour la construction du Collegium Novum, inauguré du 1887. L'élégant Théâtre Juliusz-Słowacki ouvre ses portes en 1893 alors que le Théâtre Stary - fondé en 1799 - est redécoré dans un style Art Nouveau en 1906, tout comme le Palais des Arts (1901), situé juste en face, sur la Place Szczepański. / In 1809, Krakow was incorporated into the short-lived Duchy of Warsaw created by Napoleon. After the fall of the French emperor and pursuant to the decisions taken at the Congress of Vienna in 1815, the former capital of Poland became the Free City of Krakow, under the protection of Russia, Austria and Prussia, until 1848 when the city returned to Austrian rule. Unlike Prussia and Russia, which pursued particularly aggressive policies of Germanisation and Russification, the Austrian Empire was more conciliatory towards Polish identity, and towards the end of the 19th century, Krakow became the main centre of Polish modernism. The Jagiellonian University, founded in 1364, received substantial funding for the construction of the Collegium Novum, which was inaugurated in 1887. The elegant Juliusz Słowacki Theatre opened its doors in 1893, while the Stary Theatre, founded in 1799, was redecorated in Art Nouveau style in 1906, as was the Palace of Arts (1901), located just opposite on Szczepański Square.
Au début du XIXe siècle, les fortifications qui entourent le centre médiéval de Cracovie, sont détruites et c'est l'architecte et sénateur, Feliks Radwański, qui propose de créer à la place une longue ceinture verte qui prendra le nom de Parc Planty. Décorée de statues et de fontaines, cette promenade plantée est un véritable plaisir, notamment en été, pour profiter de l'ombre de ses arbres centenaires. Dans sa partie nord, on retrouvera la Barbacane de Cracovie, construite en 1499, qui faisait partie des fortifications de la Vieille Ville et qui héberge aujourd'hui des collections du Musée d'Histoire de Cracovie. Elle fait face à la Porte Florianska. On continue le long de cette promenade pour découvrir Kazimierz. Fondé au XIVe siècle et rattaché à Cracovie dans les années 1800, ce quartier est intimement lié à la communauté juive de la ville et plus généralement de la Pologne. En effet la présence juive dans la région est attestée dès le Moyen-Âge et le Commonwealth de Pologne-Lituanie était l'un des états les plus tolérants d'Europe à cette époque, garantissant ainsi une liberté de religion aux Juifs, souvent persécutés dans le reste de l'Europe. Avant la Seconde Guerre Mondiale, la Pologne compte près de 3,4 millions de Juifs, soit 10% de la population totale du pays, mais dans les villes le pourcentage pouvait largement dépasser les 25% comme à Cracovie. / At the beginning of the 19th century, the fortifications surrounding the medieval centre of Krakow were destroyed, and architect and senator Feliks Radwański proposed creating a long green belt in their place, which would be named Planty Park. Decorated with statues and fountains, this tree-lined promenade is a real pleasure, especially in summer, when you can enjoy the shade of its century-old trees. In its northern part, you will find the Krakow Barbican, built in 1499, which was part of the Old Town's fortifications and now houses the collections of the Krakow History Museum. It faces the Florianska Gate. Continue along this promenade to discover Kazimierz. Founded in the 14th century and annexed to Krakow in the 1800s, this district is closely linked to the Jewish community of the city and more generally of Poland. Indeed, the Jewish presence in the region has been documented since the Middle Ages, and the Polish-Lithuanian Commonwealth was one of the most tolerant states in Europe at that time, guaranteeing freedom of religion to Jews, who were often persecuted in the rest of Europe. Before the Second World War, Poland had nearly 3.4 million Jews, or 10% of the country's total population, but in cities the percentage could exceed 25%, as in Krakow.
Une situation qui changera brutalement lors de l'invasion allemande de la Pologne où les Juifs seront - dès le début de la guerre - contraints au travail forcé tandis que leurs biens sont confisqués et que les synagogues sont fermées. Dès 1940 les Juifs sont entassés dans le Ghetto de Cracovie, dans le quartier de Podgórze, de l'autre côté de la Vistule. Ouvert la même année, le camp d'Auschwitz - Oświęcim en polonais - servira de prison pour les détenus polonais avant que les Juifs y soient envoyés dès 1942 dans le cadre de la "solution finale" du Régime nazi. Jusqu'en 1945 c'est plus d'une million d'hommes, de femmes et d'enfants qui périront dans ce camp d'extermination. En plus du tragique bilan humain, on notera de nombreuses destructions culturelles: dans les années 1930, Cracovie comptait pas moins de 120 synagogues contre 7 seulement aujourd'hui. On ne manquera pas l'Ancienne Synagogue, datant du XVe siècle et transformé en 1961 en un musée sur l'histoire juive de Cracovie ainsi que la Synagogue Tempel, bâti au début des années 1860 avec ses superbes intérieurs mauresques. / This situation changed dramatically with the German invasion of Poland, where Jews were forced into labour at the very beginning of the war, while their property was confiscated and synagogues were closed. From 1940 onwards, Jews were crammed into the Krakow Ghetto in the Podgórze district, on the other side of the Vistula River. Opened that same year, the Auschwitz camp – Oświęcim in Polish – served as a prison for Polish detainees before Jews were sent there in 1942 as part of the Nazi regime's ‘Final Solution’. By 1945, more than a million men, women and children had perished in this extermination camp. In addition to the tragic human toll, there was also widespread cultural destruction: in the 1930s, Krakow had no fewer than 120 synagogues, compared to only seven today. Don't miss the Old Synagogue, dating from the 15th century and converted in 1961 into a museum on the Jewish history of Krakow, as well as the Tempel Synagogue, built in the early 1860s with its superb Moorish interiors.
Mais Kazimierz en plus d'être le témoin de la mémoire juive de Cracovie est aussi un quartier alternatif et détendu, rempli de restaurants et de cafés comme Mleczarnia avec sa décoration rétro et son grand jardin où venir boire une bière ou manger une part de gâteau. On passera également par la Hall de marché Okrąglak de la Place Nowy où se régaler d'un zapiekanka, sorte de demi-baguette gratinée couverte de charcuterie, fromage, champignons ou encore pickles, apparu dans les années 1970. Le quartier contient également des édifices chrétiens comme l'imposante Basilique du Corps du Christ, fondée en 1335. A deux bas du quartier de Kazimierz trône l'un des sites les plus le spectaculaire de la ville: le Château de Wawel. / But Kazimierz, in addition to being a testament to Krakow's Jewish heritage, is also a relaxed, alternative neighbourhood filled with restaurants and cafés such as Mleczarnia, with its retro décor and large garden where you can enjoy a beer or a slice of cake. You can also visit the Okrąglak Market Hall on Nowy Square, where you can enjoy a zapiekanka, a type of half-baguette topped with charcuterie, cheese, mushrooms or pickles, which first appeared in the 1970s. The neighbourhood also contains Christian buildings such as the imposing Basilica of the Body of Christ, founded in 1335. Just below the Kazimierz district stands one of the most spectacular sites in the city: Wawel Castle.
Situé sur la colline de Wawel - à 228 m d'altitude - avec une vue imprenable à la fois sur la Vieille Ville de Cracovie et sur la Vistule, ce complexe a été modifié au cours des siècles et présente divers styles architecturaux: gothique, renaissance, baroque, etc. Le site se compose de nombreux bâtiments d'une grande importance historique et nationale, dont la cathédrale de Wawel - avec son ensemble de clochers et de dômes multicolores - où les monarques polonais étaient couronnés et enterrés. Si le château actuel a été construit au XIVe siècle sur ordre du roi Casimir III le Grand (1310-1370) on retrouve des bâtiments remontant au Xe siècle, constituant les premiers exemples d'architecture romane en Pologne, avec notamment la Crypte de Saint-Léonard situé sous la cathédrale. On ne manquera pas le Dragon de Wawel ou Smok Wawelski, sculpture de Bronisław Chromy datant 1969, créature légendaire associé à Cracovie, dont la statue crache du feu à intervalles réguliers. / Located on Wawel Hill, at an altitude of 228 metres, with breathtaking views of both Krakow's Old Town and the Vistula River, this complex has been modified over the centuries and features a variety of architectural styles, including Gothic, Renaissance and Baroque. The site consists of numerous buildings of great historical and national importance, including Wawel Cathedral – with its cluster of bell towers and multicoloured domes – where Polish monarchs were crowned and buried. Although the current castle was built in the 14th century on the orders of King Casimir III the Great (1310-1370), there are buildings dating back to the 10th century, which are the earliest examples of Romanesque architecture in Poland, including the Crypt of St Leonard's located under the cathedral. Don't miss the Wawel Dragon or Smok Wawelski, a sculpture by Bronisław Chromy dating from 1969, a legendary creature associated with Krakow, whose statue breathes fire at regular intervals.
Si le château de Wawel a été la résidence des rois de Pologne pendant des siècles, c'est aujourd'hui l'un des principaux musées d'art du pays. Créé en 1930, le musée comprend dix départements chargés des collections de peintures, dont un important fond de peintures de la Renaissance italienne, d'estampes, de sculptures et de textiles, parmi lesquels la collection de tapisseries de Sigismond II Auguste, des pièces d'orfèvrerie, des armes et armures, des céramiques, de la porcelaine de Meissen et des meubles d'époque. Le catalogue d'art oriental du musée comprend la plus grande collection de tentes ottomanes d'Europe. Les collections sont situées dans l'aile Renaissance du château, bâti notamment par Sigismond Ier et son épouse Bona Sforza, de la Maison ducale de Milan. Bien que le château de Wawel soit très touristique le site reste relativement agréable avec ses nombreux jardins et ses vues impressionnantes. Pour continuer cette balade artistique, nous découvrons le Musée Czartoryski, situé au nord de la Vieille Ville. / While Wawel Castle was the residence of Polish kings for centuries, today it is one of the country's main art museums. Established in 1930, the museum has ten departments responsible for collections of paintings, including a large collection of Italian Renaissance paintings, prints, sculptures and textiles, among which are the tapestry collection of Sigismund II Augustus, gold and silverware, weapons and armour, ceramics, Meissen porcelain and period furniture. The museum's Oriental art catalogue includes the largest collection of Ottoman tents in Europe. The collections are housed in the Renaissance wing of the castle, built by Sigismund I and his wife Bona Sforza of the Ducal House of Milan. Although Wawel Castle is very touristy, the site remains relatively pleasant with its numerous gardens and impressive views. To continue this artistic stroll, we discover the Czartoryski Museum, located north of the Old Town.
La collection initiale fut constituée en 1796 à Puławy par la princesse Izabela Czartoryska. En partie détruit par l'insurrection de novembre 1830, la plupart des fonds du musée furent cependant sauvés et transférés à Paris, où ils reposaient à l'Hôtel Lambert. En 1870, le prince Władysław Czartoryski décida de transférer les collections à Cracovie, où elles arrivèrent en 1876. Le musée ouvrit officiellement ses portes en 1878. Si "La Dame à l'hermine" peinte par Léonard de Vinci, vers 1490, est souvent mise en avant par le musée, les collections comptent de nombreuses pièces allant de l'Antiquité au XIXe siècle avec notamment des peintures de maître de la Renaissance italienne et néerlandaise, ainsi que des objets décoratifs et des artefacts militaires. Comme beaucoup de sites culturels polonais pendant le Seconde Guerre Mondiale, le Musée Czartoryski fut pillé pendant l'occupation allemande et certains pièces ont disparu. C'est notamment le cas du "Portrait de jeune homme" de Raphaël, qui n'a toujours pas été retrouvé depuis 1939. / The initial collection was assembled in 1796 in Puławy by Princess Izabela Czartoryska. Although partially destroyed during the November Uprising of 1830, most of the museum's holdings were saved and transferred to Paris, where they were housed at the Hôtel Lambert. In 1870, Prince Władysław Czartoryski decided to transfer the collections to Krakow, where they arrived in 1876. The museum officially opened its doors in 1878. Although Leonardo da Vinci's ‘Lady with an Ermine’, painted around 1490, is often highlighted by the museum, the collections include many pieces ranging from Antiquity to the 19th century, notably paintings by Italian and Dutch Renaissance masters, as well as decorative objects and military artefacts. Like many Polish cultural sites during the Second World War, the Czartoryski Museum was looted during the German occupation and some pieces disappeared. This is particularly the case with Raphael's ‘Portrait of a Young Man’, which has still not been found since 1939.
Après cette visite, nous prenons la route direction Wrocław, en Basse-Silésie. Si Cracovie se dresse comme symbole de l'identité et de l'émancipation polonaise, la troisième ville du pays - à prononcer "Vrotswav" - possède une histoire et une culture plus ambivalente, tantôt slave tantôt germanique. D'abord polonaise, sous la Dynastie des Piast, elle intègre en 1335 le royaume de Bohême au sein du Saint-Empire romain germanique. Plus tard, la ville appartient successivement à la monarchie de Habsbourg puis, après les guerres de Silésie entre 1740 et 1763, à la Prusse des Hohenzollern qui intègre en 1871 l'Empire allemand. Au XIXe siècle, la ville devient un des centres industriels les plus importants de la Prusse et connaît une forte croissance démographique. Après 1945, Wrocław - jusqu'alors appelée "Breslau" en allemand - est placée sous administration polonaise conformément aux accords de Potsdam et la population de la ville, auparavant germanophone, est expulsée en 1948. Contrairement à Cracovie qui sort de la Seconde Guerre Mondiale presque sans égratignures, Wrocław est lourdement bombardée et près de 70% de son centre historique est détruit. Toutefois dès la fin de la guerre, le gouvernement polonais se donne pour mission de sauver ce qui peut l'être et de rebâtir la Vieille Ville. Aujourd'hui nous avons ainsi la chance de découvrir le Rynek de Wrocław comme il était il y a un siècle, mélange d'architecture gothique, renaissance, baroque et Art Nouveau, avec bien sûr comme pièce maîtresse, l'Ancien Hôtel de ville de Wrocław, ci-dessous. / After this visit, we set off for Wrocław in Lower Silesia. While Krakow stands as a symbol of Polish identity and emancipation, the country's third largest city – pronounced ‘Vrotswav’ – has a more ambivalent history and culture, sometimes Slavic, sometimes Germanic. Initially Polish under the Piast dynasty, in 1335 it became part of the Kingdom of Bohemia within the Holy Roman Empire. Later, the city belonged successively to the Habsburg monarchy and then, after the Silesian Wars between 1740 and 1763, to the Hohenzollern Prussia, which became part of the German Empire in 1871. In the 19th century, the city became one of Prussia's most important industrial centres and experienced strong population growth. After 1945, Wrocław – previously known as ‘Breslau’ in German – came under Polish administration in accordance with the Potsdam Agreement, and the city's German-speaking population was expelled in 1948. Unlike Krakow, which emerged from the Second World War almost unscathed, Wrocław was heavily bombed and nearly 70% of its historic centre was destroyed. However, as soon as the war ended, the Polish government set itself the task of saving what could be saved and rebuilding the Old Town. Today, we are fortunate to be able to discover Wrocław's Rynek as it was a century ago, a mixture of Gothic, Renaissance, Baroque and Art Nouveau architecture, with, of course, the Old Town Hall of Wrocław, below, as its centrepiece.
Si la première pierre de ce bâtiment emblématique a été posée en 1299, l'Ancien Hôtel de ville de Wrocław subit de nombreuses transformations jusqu'au milieu du XVIe siècle qui lui donneront son spectaculaire style gothique qu'on lui connaît aujourd'hui avec ses façades finement ouvragées, ses tourelles et sa grande horloge. Ce bâtiment abrite aujourd'hui un musée alors que son sous-sol accueille une cave à vin, le Piwnica Świdnicka, ouvert 1273, considéré comme le plus vieux restaurant d'Europe. L'actuel hôtel de ville - bâti entre 1860 et 1864 - se situe juste derrière l'ancien et possède une superbe architecture néo-gothique. Car évidemment c'est tout le Rynek de Wrocław qui mérite le détour avec ses opulentes maisons de marchands aux façades multicolores et richement décorées. A l'angle de la place on découvrira la basilique Sainte-Élisabeth datant du XIVe siècle et reconstruite entre 1531 et 1535 dans un style Renaissance. De l'autre côté on découvert la Plac Solny - ou Place du Sel - avec également de nombreux bâtiments colorés. / Although the first stone of this iconic building was laid in 1299, Wrocław's Old Town Hall underwent numerous transformations until the mid-16th century, giving it the spectacular Gothic style we know today, with its finely crafted façades, turrets and large clock. Today, the building houses a museum, while its basement is home to a wine cellar, Piwnica Świdnicka, which opened in 1273 and is considered the oldest restaurant in Europe. The current town hall, built between 1860 and 1864, is located just behind the old one and features superb neo-Gothic architecture. Of course, the whole of Wrocław's Rynek is worth a visit, with its opulent merchants' houses with their colourful and richly decorated façades. At the corner of the square, you will find St. Elizabeth's Basilica, dating from the 14th century and rebuilt between 1531 and 1535 in Renaissance style. On the other side is Plac Solny (Salt Square), which also features many colourful buildings.
Juste derrière on prend une petite pause à Konspira, un restaurant offrant de savoureuses spécialités polonaises dans une atmosphère des années 1980 avec journaux soviétiques, caricatures politiques, affiches, et autres images d'époque. La cuisine polonaise est un condensé des saveurs d'Europe centrale avec une utilisation généreuse de pomme de terre, de chou, de porc et de plus largement de viande fumée, sans oublier les produits laitiers et les champignons. Impossible de manquer les pierogis (ravioles moelleuses à la viande ou à la pomme de terre), le gołąbki (chou farci), le golonka (jarret de porc longuement braisé), le żurek (soupe de seigle avec petits légumes, œuf dur et morceaux de saucisse) ou encore le kotlet schabowy (équivalent polonais de l'escalope viennoise). Les petits budgets pourront dégustez ces plats dans des bar mleczny - comprendre "bar à lait" - des établissements de l'époque soviétique réservés aux ouvriers et aux classes populaires, qui sont toujours très populaires aujourd'hui. En se promenant dans le centre-ville on découvrira rapidement de petites figurines en bronze. Ce sont les nains de Wrocław ou Wrocławskie krasnale. Le premier fut installé en 2001 pour commémorer l'Alternative Orange, un mouvement anticommuniste polonais créé en 1981. Rapidement leur nombre grandit et aujourd'hui la ville en compte pas moins de 800 qui attirent petits et grands. Il existe même une carte pour les touristes qui essayeraient de tous les trouver. / Just behind it, take a short break at Konspira, a restaurant offering tasty Polish specialities in a 1980s atmosphere with Soviet newspapers, political cartoons, posters and other period images. Polish cuisine is a blend of Central European flavours, with generous use of potatoes, cabbage, pork and, more broadly, smoked meat, not to mention dairy products and mushrooms. Don't miss pierogis (soft ravioli stuffed with meat or potatoes), gołąbki (stuffed cabbage), golonka (slow-braised pork knuckle), żurek (rye soup with vegetables, hard-boiled egg and pieces of sausage) or kotlet schabowy (the Polish equivalent of a Wiener schnitzel). Those on a tight budget can enjoy these dishes in a mleczny bar – meaning ‘milk bar’ – establishments from the Soviet era reserved for workers and the working classes, which are still very popular today. Walking through the city centre, you will soon come across small bronze figurines. These are the dwarves of Wrocław, or Wrocławskie krasnale. The first was installed in 2001 to commemorate the Orange Alternative, a Polish anti-communist movement created in 1981. Their numbers quickly grew, and today the city has no fewer than 800, attracting young and old alike. There is even a map for tourists who want to try to find them all.
Tout près on atteint le Marché couvert de Wrocław ou Hala Targowa - bâti en 1906-1908 - connu pour sa charpente en béton armé, une innovation unique à l'époque. A deux pas de là, nous découvrons la splendide Université de Wrocław, fondée en 1702 par l'empereur Léopold Ier du Saint-Empire, à partir du collège jésuite de la ville créé en 1659. Bien que largement fréquentée par des étudiants germanophones, au milieu du XIXe siècle on retrouve près de 15% d'étudiants polonais et en 1842 l'université se dote d'une chaire de langues slaves. Le bâtiment principal abrite aujourd'hui un musée qui présente à la fois les plus belles salles comme l'Aula Leopoldina et la salle de musique baroque, ainsi que des différentes collections d'anthropologie et de sciences mécaniques. Au dernier étage, la tour astronomique - 42 m de hauteur - offre des vues spectaculaires sur la ville. / Just next door, you reach Wrocław's covered market, or Hala Targowa, built between 1906 and 1908 and known for its reinforced concrete structure, which was a unique innovation at the time. A stone's throw from Rynek, we discover the splendid University of Wrocław, founded in 1702 by Emperor Leopold I of the Holy Roman Empire, based on the city's Jesuit college created in 1659. Although largely attended by German-speaking students, in the mid-19th century nearly 15% of students were Polish, and in 1842 the university established a chair in Slavic languages. The main building now houses a museum that showcases both the most beautiful rooms, such as the Aula Leopoldina and the Baroque music room, as well as various anthropology and mechanical science collections. On the top floor, the 42-metre-high astronomical tower offers spectacular views of the city.
Bien que n'étant pas accolé au bâtiment principal de l'université, le Jardin botanique de l'Université de Wrocław mérite le détour. Fondé en 1811, il fut créé pour les étudiants en médecine. Pendant les guerres napoléoniennes, le jardin a été endommagé après la destruction des fortifications de la ville. Une partie du jardin comprenait un bras de l'Oder, fleuve qui traverse la ville puis serpente à l'ouest pour former la frontière entre la Pologne et l'Allemagne. Cette portion a été comblée, mais elle a depuis été restaurée pour devenir un grand bassin à nénuphars. Il présente aujourd'hui pas moins de 7500 espèces de plantes avec de magnifiques parterres de fleurs, plusieurs serres et un étang qui serpente au milieu d'un arboretum contenant de nombreuses essences rares: séquoia géant de Californie, cyprès chauve de Louisiane, cèdre du Japon, etc. / Although not attached to the main university building, the Botanical Garden of the University of Wrocław is well worth a visit. Founded in 1811, it was created for medical students. During the Napoleonic Wars, the garden was damaged after the destruction of the city's fortifications. Part of the garden included a branch of the Oder, the river that flows through the city and then winds westward to form the border between Poland and Germany. This section was filled in, but has since been restored to become a large water lily pond. Today, it features no fewer than 7,500 species of plants with magnificent flower beds, several greenhouses and a pond that winds through an arboretum containing many rare species: California giant sequoia, Louisiana bald cypress, Japanese cedar, etc.
Ce jardin se situe tout près de la spectaculaire Cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Wrocław, construite dans un style gothique de 1244 à 1341, reconnaissables à ses tours jumelles de 98 mètres de hauteur. Bien que largement endommagée pendant le Siège de Wrocław, la cathédrale est méticuleusement restaurée. Il suffit de traverser le Pont Tumski - construit au XIXe siècle - pour accéder à un chapelet d'îlots situées sur l'Oder, comme Słodowa, Piasek et Młyńska, couverts d'élégants bâtiments religieux et de jardins paisibles. Cette particularité géographie a donné à Wrocław le surnom de "Petite Venise polonaise". / This garden is located very close to the spectacular St. John the Baptist Cathedral in Wrocław, built in Gothic style between 1244 and 1341, recognisable by its twin towers standing 98 metres tall. Although badly damaged during the Siege of Wrocław, the cathedral has been meticulously restored. Simply cross the Tumski Bridge, built in the 19th century, to reach a string of islands on the Oder River, such as Słodowa, Piasek and Młyńska, covered with elegant religious buildings and peaceful gardens. This unique geography has given Wrocław the nickname ‘Little Polish Venice’.
On continue à peine plus loin pour découvrir le Musée national de Wrocław. Si ce musée en lui même ne date que de 1947, en réalité - sous administration allemande - la ville possédait une longue tradition artistiques avec plusieurs musées dont les collections furent malheureusement soit largement détruites soit pillées par les Nazis ou les Soviétiques. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, les autorités choisissent le siège du gouvernement provincial de Silésie, un superbe bâtiment néo-baroque des années 1880, pour y héberger le Musée national de Wrocław. Les vastes collections s'étirent du Moyen-Âge au XXe siècle avec notamment de nombreux chefs-d'œuvre de l'art religieux européen de la Renaissance et de la peinture polonaise de la Belle-Époque. / A little further on, you will find the Wrocław National Museum. Although the museum itself only dates back to 1947, the city actually had a long artistic tradition under German administration, with several museums whose collections were unfortunately either largely destroyed or looted by the Nazis or the Soviets. In the aftermath of the Second World War, the authorities chose the seat of the provincial government of Silesia, a superb neo-baroque building from the 1880s, to house the Wrocław National Museum. The vast collections span from the Middle Ages to the 20th century, including many masterpieces of European religious art from the Renaissance and Polish painting from the Belle Époque.
On continue en prenant un peu de distance avec le centre-ville pour découvrir le Jardin japonais de Wrocław. Créé pour l'Exposition universelle du centenaire de 1913, ce parc se situe dans le district de Śródmieście, dans la banlieue nord-est de la ville. La jardin compte plus de 200 espèces d'arbres dont 38 sont endémiques au Japon. Conçu par le baron Fritz von Hochberg, passionné de culture asiatique, il sera largement rénové en 1996-1997, avec l'aide de l'ambassade du Japon grâce à des jardiniers envoyés de Nagoya. Le jardin fut ravagé par les inondations de 1997 en Europe centrale et une nouvelle rénovation fut jugée nécessaire pour qu'il puisse rouvrir au public en 1999. C'est un lieu particulièrement plaisant avec son grand bassin, ses ponts en bois et sa maison japonaise traditionnelle. / We continue by venturing a little further from the city centre to discover Wrocław's Japanese Garden. Created for the 1913 Centennial World's Fair, this park is located in the Śródmieście district, in the north-eastern suburbs of the city. The garden has more than 200 species of trees, 38 of which are endemic to Japan. Designed by Baron Fritz von Hochberg, who was passionate about Eastern culture, it underwent extensive renovation in 1996-1997, with the help of the Japanese Embassy and gardeners sent from Nagoya. The garden was devastated by the 1997 floods in Central Europe, and further renovation was deemed necessary before it could reopen to the public in 1999. It is a particularly pleasant place with its large pond, wooden bridges and traditional Japanese house.
Juste en face du Jardin japonais on retrouve la monumentale Halle du Centenaire ou Hala Stulecia, ci-dessous. Utilisée comme salle d’exposition polyvalente elle peut accueillir pas moins de 7000 spectateurs pour différents événements, concerts, rencontres sportives, etc. Construite entre 1911 et 1913 par l’architecte allemand Max Berg, elle constitue l'un des premiers exemples d'architecture en béton armé. Cette halle fut construite pour célébrer le centenaire de la victoire des troupes de la coalition (Autriche, Prusse, Russie et Suède) sur les troupes françaises de Napoléon lors de la bataille de Leipzig - dite "bataille des Nations" - en 1813. Elle fait face à un immense bassin avec des jeux d'eau, lui même entouré par une pergola en arc de cercle, couverte de vigne vierge. / Just opposite the Japanese Garden is the monumental Centennial Hall or Hala Stulecia, below. Used as a multipurpose exhibition hall, it can accommodate up to 7,000 spectators for various events, concerts, sporting events, etc. Built between 1911 and 1913 by German architect Max Berg, it is one of the earliest examples of reinforced concrete architecture. This hall was built to celebrate the centenary of the victory of the coalition troops (Austria, Prussia, Russia and Sweden) over Napoleon's French troops at the Battle of Leipzig - known as the ‘Battle of the Nations’ - in 1813. It faces a huge pond with water features, which is surrounded by a semi-circular pergola covered with Virginia creeper.
Le Jardin japonais et Halle du Centenaire se trouvent côte à côte du Park Szczytnicki, un des poumons de Wrocław avec ses grandes promenades, ses étangs et son église en bois du XVIIe siècle honorant Saint-Jean Népomucène. Le terrain fut acheté par le général prussien Frédéric-Louis de Hohenlohe-Ingelfingen en 1783 qui décide d'y créer le jardin à l'anglaise que l'on connaît aujourd'hui avec pas moins de 320 espèces d'arbres venant d'Asie, d'Europe et d'Amérique du Nord. Nous reprenons la route et quittons Wrocław pour découvrir la charmante ville de Świdnica. Connue jusqu'en 1945 sous le nom allemand de Schweidnitz, la ville fut fondée au milieu du XIIIe siècle. Elle devient un important centre industriel en Silésie à partir du XIXe siècle avec la construction du chemin de fer qui relie la ville à Breslau et grâce au développement des mines de charbon dont la région est très riche. Świdnica ressort de la Seconde Guerre Mondiale quasiment intacte et c'est ainsi que nous pouvons profiter de son rynek entourés d'opulents immeubles bourgeois aux façades colorées. / The Japanese Garden and Centennial Hall are located next to Szczytnicki Park, one of Wrocław's green lungs with its wide paths, ponds and 17th-century wooden church dedicated to Saint John of Nepomuk. The land was purchased by Prussian General Frederick Louis of Hohenlohe-Ingelfingen in 1783, who decided to create the English-style garden we know today, with no fewer than 320 species of trees from Asia, Europe and North America. We hit the road again and leave Wrocław to discover the charming town of Świdnica. Known until 1945 by its German name Schweidnitz, the town was founded in the mid-13th century. It became an important industrial centre in Silesia in the 19th century with the construction of the railway linking the town to Breslau and the development of coal mining, which is very rich in the region. Świdnica emerged from the Second World War virtually intact, which is why we can enjoy its rynek surrounded by opulent bourgeois buildings with colourful façades.
Świdnica est aussi connue pour son Église de la Paix. Connue en allemand sous le nom de "Friedenskirche", ce lieu de culte est l'une des trois églises luthériennes qui ont été édifiées après les traités de Westphalie de 1648 en Silésie pour célébrer la paix retrouvée dans le Saint-Empire romain germanique. Les communautés protestantes de Silésie, région catholique, eurent donc le droit de construire trois églises. Celle de Świdnica, une autre à Jawor et une troisième à Głogów, qui a entièrement brûlé en 1758. Les deux églises encore debout sont classés au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2001. L'église de la paix de Świdnica a été édifiée par l'architecte Alfred von Saebisch en un temps record pour l'époque: seulement dix mois, entre 1656 et 1657. Son style unique avec ses façades à colombages et ses intérieurs baroques en font un des monuments religieux les plus précieux de Pologne. / Świdnica is also known for its Church of Peace. Known in German as the ‘Friedenskirche’, this place of worship is one of three Lutheran churches that were built after the Treaties of Westphalia in 1648 in Silesia to celebrate the restoration of peace in the Holy Roman Empire. The Protestant communities of Silesia, a Catholic region, were therefore granted the right to build three churches. One in Świdnica, another in Jawor and a third in Głogów, which burned down completely in 1758. The two churches still standing have been listed as UNESCO World Heritage Sites since 2001. The Church of Peace in Świdnica was built by architect Alfred von Saebisch in a record time for the period: just ten months, between 1656 and 1657. Its unique style, with half-timbered façades and Baroque interiors, makes it one of Poland's most precious religious monuments.
Nous nous rendons ensuite à Wałbrzych pour découvrir le Château de Książ. Portant le nom de Schloß Fürstenstein en allemand, les premières traces de ce château datent du début du XIIIe siècle. Il sera détruit par Ottokar II de Bohême en 1263 avant que Bolko le Sévère, duc de Świdnica, fasse construire un nouveau château fort entre 1288 et 1292, qui doit assurer la défense du duché. Pillé et saccagé par les Hussites - un mouvement religieux mené par Jan Hus de Bohême - entre 1428 et 1429, le château est acquis par Konrad de Hoberg en 1509. Le domaine devient la résidence principale des comtes de Hochberg - le nom "Hoberg" changera en effet en 1714 - et l'un des représentants les plus fameux de cette famille est Jean-Henri XI d'Hochberg (1833-1907), grand-écuyer de l'empereur allemand, Guillaume II. / We then head to Wałbrzych to discover Książ Castle. Known as Schloß Fürstenstein in German, the first traces of this castle date back to the early 13th century. It was destroyed by Ottokar II of Bohemia in 1263 before Bolko the Severe, Duke of Świdnica, had a new fortified castle built between 1288 and 1292 to defend the duchy. Pillaged and ransacked by the Hussites – a religious movement led by Jan Hus of Bohemia – between 1428 and 1429, the castle was acquired by Konrad of Hoberg in 1509. The estate became the main residence of the Counts of Hochberg – the name ‘Hoberg’ changed in 1714 – and one of the most famous members of this family was Hans Heinrich XI (1833–1907), Grand Squire to the German Emperor, Wilhelm II.
Les comtes de Hochberg, qui n'habitent plus le château depuis 1928, en restent propriétaires jusqu'en 1941, date à laquelle le régime national-socialiste les exproprie car ils sont fermement opposés au régime hitlérien. Les autorités installent une école de la Luftwaffe dans le château et en font un des points du Projet Riese, sorte de ligne de défense qui devait relier différentes citadelles de la région via des tunnels. La salle de bal sert aux réunions du quartier général allemand et sa décoration intérieure disparaît. L'Armée rouge victorieuse chasse l'armée allemande en 1945 et le château sera largement pillé. Quelques mois plus tard, il devient le siège de la direction de l'industrie du charbon. À partir de 1971, il devient un centre régional de sport, de tourisme et de loisirs et en 1990 il devient enfin propriété de la ville de Wałbrzych. / The Counts of Hochberg, who had not lived in the castle since 1928, remained its owners until 1941, when the National Socialist regime expropriated it because they were staunch opponents of Hitler's regime. The authorities set up a Luftwaffe school in the castle and made it one of the points of Project Riese, a kind of defence line that was to link various citadels in the region via tunnels. The ballroom was used for meetings of the German headquarters and its interior decoration disappeared. The victorious Red Army drove out the German army in 1945 and the castle was largely looted. A few months later, it became the headquarters of the coal industry. From 1971 onwards, it became a regional centre for sport, tourism and leisure, and in 1990 it finally became the property of the city of Wałbrzych.
Ces nombreux pillages et destructions expliquent pourquoi le Château de Książ nous apparaît comme assez vide avec de nombreuses pièces sans décoration ou mobilier. C'est le sort de nombreux sites culturels et de monuments polonais qui eurent à subir à la fois les exactions des armées allemandes puis soviétiques pendant et après la Seconde Guerre Mondiale. Les extérieurs du château offrent par contre un superbe et étonnant patchwork de styles mêlant architecture renaissance, baroque et néo-renaissance. Le Château de Książ charme aussi par ses jardins en terrasse découpés en élégants topiaires et décorés de fontaines. On traverse le parc pour atteindre la superbe palmeraie construite entre 1908 et 1911. La serre principale forme un large quadrilatère avec un dôme de 15 m de haut. Plusieurs tonnes de roches volcaniques ont été importées directement de l'Etna, en Sicile, pour créer des décorations, de fausses grottes et des bassins où s'épanouissent plus de 250 espèces de plantes: palmiers, cactus, broméliacées, philodendron, ficus, agrumes, etc. On notera également la belle collection de bonsaïs, dont le plus vieux spécimen est un genévrier de 200 ans. / These numerous acts of looting and destruction explain why Książ Castle appears rather empty, with many rooms lacking decoration or furniture. This is the fate of many Polish cultural sites and monuments, which suffered at the hands of both the German and Soviet armies during and after the Second World War. The exterior of the castle, on the other hand, offers a superb and astonishing patchwork of styles, combining Renaissance, Baroque and Neo-Renaissance. Książ Castle also charms visitors with its terraced gardens, trimmed with elegant topiaries and decorated with fountains. Cross the park to reach the superb palm grove built between 1908 and 1911. The main greenhouse forms a large quadrangle with a 15-metre-high dome. Several tonnes of volcanic rock were imported directly from Mount Etna in Sicily to create decorations, artificial caves and pools where more than 250 species of plants flourish: palms, cacti, bromeliads, philodendrons, ficuses, citrus trees, etc. Also noteworthy is the beautiful collection of bonsai trees, the oldest of which is a 200-year-old juniper.
Nous nous rendons ensuite à seulement quelques kilomètres de là, dans la charmante ville thermale de Szczawno-Zdrój. Située au cœur du massif des Sudètes, à seulement quelques kilomètres de la frontière tchèque, elle porte le nom d'Ober Salzbrunn en allemand jusqu'en 1935. Un nom qui apparaît pour la première fois en 1352, même si le thermalisme dans la région n'apparaît qu'en 1815 avec la création du premier spa dirigé par le docteur August Samuel Zemplin. Szczawno-Zdrój devient alors un lieu de villégiature prisé par l'aristocratie européenne, notamment allemande et polonaise. La ville a tous les attraits d'une station thermale avec ses élégants bâtiments Art Nouveau, ses parterres de fleurs impeccables et ses nombreux salons de thé. L'un des édifices les plus reconnaissables de la ville est la pompe à eau minérale, bâtie en 1896 avec ses façades en carreaux blancs et noirs et sa charpente en bois sombre. / We then travel just a few kilometres away to the charming spa town of Szczawno-Zdrój. Located in the heart of the Sudeten Mountains, just a few kilometres from the Czech border, it was known as Ober Salzbrunn in German until 1935. The name first appeared in 1352, although thermalism in the region only began in 1815 with the creation of the first spa run by Dr August Samuel Zemplin. Szczawno-Zdrój then became a popular holiday resort for the European aristocracy, particularly the German and Polish elites. The town has all the attractions of a spa resort with its elegant Art Nouveau buildings, immaculate flower beds and numerous tea rooms. One of the town's most recognisable buildings is the mineral water pump, built in 1896 with its black and white tiled facades and dark wooden frame.
Szczawno-Zdrój est entouré d'épaisses forêts où serpentent de nombreux chemins pavés et ponctués d'opulentes villas de la Belle Époque. C'est sur ce lieu propice à la relaxation que nous quittons la Pologne, un pays que j'ai été ravi de découvrir enfin. Ce voyage a été riche en découvertes culturelles, artistiques et culinaires, d'autant que la Pologne est un grand pays qui concentre une nombre incalculable de lieux à visiter: Varsovie, Gdańsk, Lublin, Zamość, Poznań, sans parler de villes plus petites et de sites naturels, que je me ferai un plaisir à découvrir au plus vite... / Szczawno-Zdrój is surrounded by thick forests criss-crossed by numerous paved paths and dotted with opulent Belle Époque villas. It is from this relaxing location that we leave Poland, a country that I was delighted to finally discover. This trip was rich in cultural, artistic and culinary discoveries, especially as Poland is a large country with countless places to visit: Warsaw, Gdańsk, Lublin, Zamość, Poznań, not to mention smaller towns and natural sites, which I look forward to discovering as soon as possible...


























































































































































































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