samedi 23 novembre 2024

Benvenuto a Genova

"L'or naît aux Indes occidentales, meurt en Espagne, est enseveli à Gênes". C'est ainsi que l'écrivain espagnol du XVIIe siècle Francisco de Quevedo décrit celle que les Italiens appellent Genova, alors au pic de sa puissance. Si Gênes ne jouit pas toujours du même engouement que d'autres villes italiennes probablement à cause d'un port tentaculaire et assez monstrueux qui domine la ville, il suffit pourtant de se perdre dans les ruelles étroites du Centro Storico ou dans les grands boulevards du XIXe siècle pour se rendre compte de la beauté de la ville. Peuplée dès le Néolithique, Gênes est occupée par les Etrusques puis les Grecs, détruite par les Carthaginois et rebâtie par les Romains. A la chute de Rome, elle est prise par les Ostrogoths puis intégrée à l'Empire carolingien. Le sac de Gênes par les Fatimides venus d'Egypte en 934-935 laisse une cité désolée qui mettra plusieurs siècles à se relever. Pourtant la ville se développe tout au long du Moyen-Âge pour devenir l'une des cités les plus riches et puissantes d'Europe. La flotte génoise écrase Pise en 1284 et Venise en 1294, créant un dense réseau de comptoirs commerciaux à travers la Méditerranée jusqu'aux confins de la Mer Noire. La République de Gênes contrôle alors la Ligure, la Corse et le Nord de la Sardaigne. Si la Peste Noire au XIVe siècle, les nombreuses luttes intestines et les campagnes militaires affaiblissent Gênes, la cité se relève à partir du XVIe siècle pour devenir le principal trésorier de la Couronne d'Espagne, en plein Siècle d'Or après la découvert des Amériques. A cette période Gênes se couvre de palais opulents que se font construire les banquiers et armateurs génois pour leurs familles mais aussi pour leurs hôtes de marque. C'est ainsi qu'est instauré le système des Rolli, qui imposaient aux propriétaires des palais aristocratiques de fournir l'hospitalité au nom de la république de Gênes pour les visiteurs d’État: princes étrangers, ambassadeurs, cardinaux, etc. Les palais des Rolli - au nombre de 42 - sont inscrits à UNESCO depuis 2006. Parmi les plus beaux palais de cette période, découvrons la Palazzo Reale ou le Palazzo Stefano Balbi. / "Gold is born in the West Indies, dies in Spain, and is buried in Genoa." This is how the 17th-century Spanish writer Francisco de Quevedo described Genova, the Italian city that was at the height of its power at that time. Although Genoa did not always enjoy the same popularity as other Italian cities, probably due to the sprawling and rather monstrous port dominating the city, it is enough to lose yourself in the narrow streets of the Centro Storico or in the grand boulevards of the 19th century to realize the beauty of the city. Populated since the Neolithic period, Genoa was occupied by the Etruscans and then the Greeks, destroyed by the Carthaginians and rebuilt by the Romans. After the fall of Rome, it was taken by the Ostrogoths and then integrated into the Carolingian Empire. The sack of Genoa by the Fatimids from Egypt in 934-935 left a desolate city that would take several centuries to recover. However, the city developed throughout the Middle Ages to become one of the richest and most powerful cities in Europe. The Genoese fleet crushed Pisa in 1284 and Venice in 1294, creating a dense network of trading posts across the Mediterranean to the edge of the Black Sea. The Republic of Genoa then controlled Liguria, Corsica and northern Sardinia. If the 14th century’s Black Death,  and the numerous internal struggles, as well as the military campaigns, weakened Genoa, the city got back on its feet at the beginning of the 16th century and became the main treasurer of the Crown of Spain, amidst the Golden Age and after the discovery of the Americas. Right at this time, Genoa was covered in opulent palaces that Genoese bankers and ship owners had built for their families but also for their distinguished guests. This is how the Rolli system was established, which required the owners of aristocratic palaces to provide hospitality on behalf of the Republic of Genoa for state visitors: foreign princes, ambassadors, cardinals, etc. The Rolli palaces - 42 in number - have been listed under UNESCO’s world heritage since 2006. Among the most beautiful palaces of this period, we start our visit with Palazzo Reale, also known as the Palazzo Stefano Balbi.




























Situé sur la Via Balbi tout près de l'Université de Gênes, sa construction s'étire sur le première moitié du XVIIe siècle sur une base carrée avec deux ailes latérales se prolongeant vers la mer, donnant à ce palazzo un aspect unique. En 1677, la famille Balbi vend le palais à la famille Durazzo qui l'agrandit à plusieurs reprises jusqu'au tout début du XVIIIe siècle en y ajoutant notamment des jardins suspendus. En 1823, il est vendu à Charles-Félix de Savoie, roi de Sardaigne, qui l'adopte comme une de ses résidences officielles d'où son nom "reale", royal. Les intérieurs du palais offrent une enfilade de salles plus belles les unes que les autres dans le plus pur style baroque, mêlant mobiliers précieux, soieries délicates, lustres en cristal, fresques multicolores et sculptures antiques, du XVIIe jusqu'au début du XXe siècle. / The palace is located on Via Balbi, very close to the University of Genoa and its construction took the first half of the 17th century. Built on a square base with two side wings extending towards the sea, this palazzo has an unique appearance. In 1677, the Balbi family sold the palace to the Durazzo family who enlarged it several times until the very beginning of the 18th century, notably adding a few hanging gardens. In 1823, it was sold to Charles Felix of Savoy, King of Sardinia, who adopted it as one of his official residences, hence its name "reale", royal. The interiors of the palace offer a series of rooms, each more beautiful than the last, in the purest Baroque style, mixing precious furniture, delicate silks, crystal chandeliers, multicoloured frescoes and antique sculptures, originating from the 17th to the beginning of the 20th century.



















Le Palazzo Reale compte pas moins de deux cents peintures dont de nombreux chefs-d'œuvre de la peinture génoise du XVIe siècle tels Bernardo Strozzi, Giovanni Benedetto Castiglione, Giovanni Battista Gaulli dit le Baciccio ou Domenico Fiasella sans oublier d'autres grands maîtres italiens ou flamands comme Jacopo Bassano, Le Tintoret, Antoine van Dyck et Ferdinand Voet. On notera également la splendide Galerie des Glaces ou "Galleria degli Specchi" créée en 1730 par le sculpteur et architecte génois Domenico Parodi. Complètement ouvert sur la mer, le Palazzo Reale nous rappelle à quel point le port de Gênes a eu une importance cruciale dans le développement de la ville et ce encore aujourd'hui en étant le 2e port du pays pour son fret, juste après Trieste. Si j'ai personnellement une aversion absolue pour l'horrible route suspendue Sopraelevata Aldo Moro qui sépare la vieille ville du port, la municipalité a aménagé de nombreux lieux autour du port comme le Palazzo San Giorgio avec ses façades bariolées - dont la construction s'étire entre le XIIIe et le XVIIe siècle - le Musée maritime Galata ou l'Aquarium de Gênes, l'un de plus grands d'Europe. / The Palazzo Reale has no less than two hundred paintings including many masterpieces of 16th century Genoese painting such as Bernardo Strozzi, Giovanni Benedetto Castiglione, Giovanni Battista Gaulli known as Baciccio or Domenico Fiasella as well as other great Italian or Flemish masters, Jacopo Bassano, Tintoretto, Anthony van Dyck, Ferdinand Voet, etc. A noteworthy mention goes to the splendid Hall of Mirrors or "Galleria degli Specchi" created in 1730 by the Genoese sculptor and architect Domenico Parodi. Completely open to the sea, the Palazzo Reale reminds us to what extent the port of Genoa had a crucial importance in the development of the city and still today as it is the country's 2nd port for its freight, just after Trieste. Although I personally have an absolute aversion towards the horrible suspended road (Sopraelevata Aldo Moro) that separates the old town from the port, the municipality has developed many places around the port such as the Palazzo San Giorgio with its colorful facades – built between the 13th and 17th centuries -  and the Galata Maritime Museum or the Aquarium of Genoa, one of the largest in Europe.





















On pourra même découvrir le "Neptune", une réplique d'un galion du XVIIe siècle créé pour le film "Pirates" de Roman Polanski en 1985.  Si aujourd'hui le port est occupé par des paquebots et autres porte-containers modernes, il faut imaginer quelques siècles plus tôt les embarcations chargées d'épices, d'étoffes rares, de métaux précieux alors que les comptoirs marchands de la République de Gênes s'étiraient du Détroit de Gibraltar jusqu'à l'Égypte et à la Crimée. C'est d'ailleurs depuis durant le siège de Caffa dans la Mer Noire au milieu du XIVe siècle que les Mongols contaminent les marins génois avec la peste. Ces derniers de retour en Italie essaiment la maladie sur le chemin d'abord à Constantinople, puis en Grèce, le long de la Péninsule italienne puis dans le sud de la France avant que la pandémie ne ravage toute l'Europe. C'est aussi à Gênes, en 1451, que naît l'un des plus illustres navigateurs de l'histoire: Christophe Colomb. C'est au service des Rois catholiques, Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon, qu'il "découvre" l'Amérique en 1492 en cherchant une route maritime pour les Indes. Depuis le port on pénètre directement dans le Centro Storico de Gênes avec ses ruelles colorées et étroites, voire très étroites, pour découvrir le Palazzo Spinola di Pellicceria. / You can even discover the "Neptune", a replica of a 17th century galleon created for the film "Pirates" by Roman Polanski in 1985. If today the port is occupied by ocean liners and other modern container ships, we should imagine the wooden boats loaded with spices, rare fabrics and precious metals a few centuries earlier, when the trading posts of the Republic of Genoa stretched from the Strait of Gibraltar to Egypt and the Crimea. It was also during the siege of Caffa in the Black Sea in the middle of the 14th century that the Mongols contaminated Genoese sailors with the plague. The latter spread the disease on their way back to Italy, first in Constantinople, then in Greece, then along the Italian Peninsula and finally all the way to the south of France before the pandemic ravaged all of Europe. It was also in Genoa, in 1451, that one of the most illustrious navigators in history was born: Christopher Columbus. It was in the service of the Catholic Monarchs, Isabella of Castile and Ferdinand of Aragon, that he "discovered" America in 1492 while looking for a sea route to the Indies. From the port we enter directly into the Centro Storico of Genoa, swinging through the colorful and narrow, sometimes very narrow, alleys in order to discover the Palazzo Spinola di Pellicceria.














Édifié en 1593 par Francesco Grimaldi, membre d'une des plus illustres familles génoises, ce palais accueille également la Galleria Nazionale. Propriété de la famille Grimaldi jusqu'en 1641, il sera cédé aux Pallavicini aux Doria et enfin aux Spinola au début du XVIIIe siècle, d'où son nom actuel. L'édifice possède des caractéristiques propres aux palais génois du XVIe siècle, notamment au premier étage alors que le deuxième étage présente un aspect plus baroque avec des pièces richement décorées de lustres imposants, de boiseries colorées et de tissus précieux, qui rappelle également le Palazzo Reale. On retrouve d'ailleurs une petite galerie des glaces, créée également par Domenico Parodi. / Built in 1593 by Francesco Grimaldi, a member of one of the most illustrious Genoese families, this palace also houses the Galleria Nazionale. Property of the Grimaldi family until 1641, it was sold to the Pallavicini, the Doria and finally the Spinola at the beginning of the 18th century, hence its current name. The building has characteristics specific to 16th century Genoese palaces, particularly on the first floor, while the second floor has a more baroque appearance with rooms richly decorated with imposing chandeliers, colored woodwork and precious fabrics, which is also reminiscent of the Palazzo Reale. There is also a small Hall of Mirrors, also created by Domenico Parodi.

























En 1958, le marquis Spinola lègue son palais à l'État italien qui décide d'y installer un lieu d'exposition dédié principalement à l'art pictural du XVIIe siècle: Domenico Piola, Giovanni Benedetto Castiglione, Luca Cambiaso, Bernardo Castello, Bernardo Strozzi, etc. On notera l'imposant "Portrait équestre de Giovanni Carlo Doria" réalisé par Rubens en 1606. Au fil des ans, le noyau initial d'œuvres s'est enrichi d'acquisitions ou de dons successifs. On retrouve également une belles collections de céramiques. Le Palazzo Spinola di Pellicceria est une bonne occasion de se perdre dans le dédale de la vieille ville de Gênes, entre ses petits marchés colorés, ses restaurants qui sentent bon la tomate et le basilic, ses boulangeries qui débordent de délicieuses focaccias et ses cafés animés. / In 1958, the Marquis Spinola bequeathed his palace to the Italian State, which decided to set up an exhibition space there dedicated mainly to 17th-century pictorial art: Domenico Piola, Giovanni Benedetto Castiglione, Luca Cambiaso, Bernardo Castello, Bernardo Strozzi, etc. Noteworthy is the imposing "Equestrian Portrait of Giovanni Carlo Doria" by Rubens in 1606. Over the years, the initial core of works has been enriched by successive acquisitions or donations. There is also a beautiful collection of ceramics. The Palazzo Spinola di Pellicceria is a good opportunity to get lost in the maze of the old town of Genoa, between its small colorful markets, its restaurants that smell of tomatoes and basil, its bakeries overflowing with delicious focaccias and its lively cafés.































La cuisine ligure est résolument méditerranéenne et rappelle la cuisine romaine, sarde ou napolitaine. On compte ainsi une grande variété de légumes, de pâtes accompagnés de poissons, de fruits de mer et de viande. Le tout est parfumé d'une multitude d'herbes, dont le basilic, rentrant dans la composition du fameux pesto alla genovese, que l'on sert notamment avec des trofie, des pâtes en forme de tire-bouchons. A moins de préférer des pansoti alla crema di noci, des ravioles aux herbes et au fromage, nappées d'une succulente sauce aux noix. Bien sûr on ne passera pas à côté de la grande spécialité de la région, les focaccias, garnies d'olives, d'anchois, de tomate ou de pesto. J'ai beaucoup aimé la torta di riso, une sorte de quiche épaisse bien gratinée, garnie de riz, de parmesan et de ricotta. A ramener dans ses valises, un bocal d'olives Taggiasche, de petites olives type niçoise, dénoyautées et préservées dans l'huile d'olive. Une merveille, relativement difficile à trouver en France. Une fois le ventre plein on poursuit notre promenade, en quête de nourriture spirituelle, en découvrant les églises de la vieille ville. / Ligurian cuisine is resolutely Mediterranean and reminiscent of Roman, Sardinian or Neapolitan cuisine. There is a wide variety of vegetables, pasta accompanied by fish, seafood and meat. Everything is flavored with a multitude of herbs, including basil, which is used in the composition of the famous pesto alla genovese, which is served in particular with trofie, corkscrew-shaped pasta. Unless you prefer pansoti alla crema di noci, ravioli with herbs and cheese, topped with a succulent walnut sauce. Of course, you should not miss the great specialty of the region, focaccias, filled with olives, anchovies, tomato or pesto. I really liked the torta di riso, a kind of thick, well-grated quiche, filled with rice, parmesan and ricotta. To bring back in your suitcases, a jar of Taggiasche olives, small olives of the Niçoise type, pitted and preserved in olive oil. A marvel, relatively difficult to find outside of Italy. Once the belly is full we continue our walk, in search of spiritual nourishment, discovering the churches of the old city.























Tout comme Naples - qui m'avait particulièrement impressionné dans ce domaine - Gênes possèdent de nombreuses églises plus belles les unes que les autres et en dresser une liste exhaustive ne serait pas chose aisée. Même derrière une façade parfois modeste on peut découvrir des intérieurs d'une immense beauté. On citera bien sûr l'imposante Cattedrale di San Lorenzo avec sa façade et ses colonnes en pierres blanches et noires, finement ciselées. Tout près on pénètre dans la Chiesa del Gesù ou plus précisément Chiesa dei Santi Ambrogio e Andrea avec ses intérieurs décorés du sol au plafond: fresques baroques, marbres polychromes, moulures dorées à l'or fin. Enfin la très austère Basilica Santissima Annunziata del Vastato dissimule derrière sa façade blanche de vastes plafonds entièrement décorés de fresques et de dorures le tout porté par d'immenses colonnes en marbre. On citera également la superbe Chiesa dei Santi Vittore e Carlo en face du Palazzo Reale, la Chiesa di San Pietro in Banchi aux magnifiques intérieurs en marbre ou la Chiesa di Santo Stefano à la façade noire et blanches, où fut baptisé Christophe Colomb. On prendra ensuite le funiculaire pour grimper dans les hauteurs de la ville et découvrir le Castello D'Albertis. / Just like Naples - which had particularly impressed me in this area - Genoa has many churches and drawing up an exhaustive list would not be easy. Even behind a sometimes modest façade, one can discover interiors of immense beauty. We will of course mention the imposing Cattedrale di San Lorenzo with its façade and its columns in finely chiseled white and black stone. Nearby, we enter the Chiesa del Gesù or more precisely Chiesa dei Santi Ambrogio e Andrea with its interiors decorated from floor to ceiling: baroque frescoes, polychrome marble, moldings gilded with fine gold. Finally, the very austere Basilica Santissima Annunziata del Vastato hides behind its white façade vast ceilings entirely decorated with frescoes and gilding, all supported by immense marble columns. Other places worth mentioning include the superb Chiesa dei Santi Vittore e Carlo opposite the Palazzo Reale, the Chiesa di San Pietro in Banchi with its magnificent marble interiors or the Chiesa di Santo Stefano with its black and white façade, where Christopher Columbus was baptized. Then take the funicular to climb to the heights of the city and discover the Castello D'Albertis.
















Ce manoir de style néo-gothique - bâti par l'architecte Alfredo d'Andrade entre 1886 et 1892 - tire son nom du capitaine de marine Enrico Alberto D'Albertis. Ce navigateur et écrivain voyageur génois est issu d'une importante famille de négociants ayant fait fortune dans l'industrie textile. Désintéressé par les affaires il s'engage dans la marine avant de vendre ses parts de l'entreprise familiale et de voyager à travers le monde, s'entourant de scientifiques et ramenant de ses expéditions de nombreux artefacts. Logé dans un beau jardin exotique, le Castello d'Albertis possède des intérieurs splendides mêlant tous les styles depuis les carreaux arabes et les moulures Renaissance jusqu'au mobilier ottoman et au papier-peint Art Nouveau. Mais ce lieu d'exception abrite aussi le Museo delle Culture del Mondo offrant de riches collections d'artefacts (instruments de musique, céramique, armes, livres, objets de culte, illustrations, etc.) des quatre coins du monde. / This neo-Gothic mansion - built by the architect Alfredo d'Andrade between 1886 and 1892 - takes its name from the sea captain Enrico Alberto D'Albertis. This Genoese navigator and travel writer came from a prominent family of merchants who made their fortune in the textile industry. Disinterested in business, he joined the navy before selling his shares in the family business and traveling the world, surrounding himself with scientists and bringing back many artifacts from his expeditions. Housed in a beautiful exotic garden, the Castello d'Albertis has splendid interiors that blend everything from Arabic tiles and Renaissance moldings to Ottoman furniture and Art Nouveau wallpaper. But this exceptional place also houses the Museo delle Culture del Mondo offering rich collections of artifacts (musical instruments, ceramics, weapons, books, religious objects, illustrations, etc.) from all four corners of the world.



















On continue cette balade génoise dans ce qui est probablement la plus belle rue de la ville: la Strada Nuova ou Via Garibaldi. C'est la plus connue des Strade Nuove, un ensemble de plusieurs rues comme la Via Balbi et la Via Cairoli créées pendant le "Siècle Génois" entre le milieu du XVIe et le milieu du XVIIe siècle où Gênes est alors à l'apogée de sa puissance économique. La Via Garibaldi est un véritable merveille comptant pas moins de douze palais aux superbes façades baroques et trois d'entre eux sont ouverts aux visites sous le nom des Musei di Strada Nuova, à savoir le Palazzo Bianco, le Palazzo Rosso et le Palazzo Doria-Tursi. A l'inverse du Palazzo Reale ou du Palazzo Spinola dont les intérieurs splendides ont été relativement épargnés pendant la Seconde Guerre Mondiale, les palais des Musei di Strada Nuova ont été largement endommagés. On retrouvera donc principalement des collections d'art même s'il y a également plusieurs sales magnifiquement décorées. / We continue this Genoese stroll in what is probably the most beautiful street in the city: the Strada Nuova or Via Garibaldi. It is the best known of the Strade Nuove, a group of several streets such as the Via Balbi and the Via Cairoli created during the "Genoese Century" between the mid-16th and mid-17th centuries when Genoa was at the height of its economic power. The Via Garibaldi is a true marvel with no less than twelve palaces with superb Baroque facades and three of them are open to visitors under the name of the Musei di Strada Nuova, namely the Palazzo Bianco, the Palazzo Rosso and the Palazzo Doria-Tursi. Unlike the Palazzo Reale or the Palazzo Spinola whose splendid interiors were relatively spared during the Second World War, the palaces of the Musei di Strada Nuova were largely damaged. We will therefore mainly find art collections, although there are also several magnificently decorated rooms.



























On retrouvera de nombreux chefs-d'oeuvre de la peinture italienne, flamande et espagnole des XVe au XVIIIe siècles: Antoon van Dyck, Guido Reni, Paolo Veronese, Guercino, Gregorio De Ferrari, Albrecht Dürer, Bernardo Strozzi, Mattia Preti, Francisco de Zurbarán, Murillo ou José de Ribera. Sans oublier céramique, sculpture et mobilier. Le Palazzo Doria-Tursi présente plusieurs guitares et violons ayant appartenu au compositeur génois Niccolò Paganini. En plus des magnifiques collections d'art et des intérieurs raffinés, plusieurs des palais de la Via Garibaldi possèdent d'étonnants jardins suspendus décorés de fontaines baroques et de parterres en mosaïques. / There are many masterpieces of Italian, Flemish and Spanish art from the 15th to 18th centuries: Antoon van Dyck, Guido Reni, Paolo Veronese, Guercino, Gregorio De Ferrari, Albrecht Dürer, Bernardo Strozzi, Mattia Preti, Francisco de Zurbarán, Murillo or José de Ribera. Not to mention ceramics, sculptures and furniture. Palazzo Doria-Tursi displays several guitars and violins that belonged to the Genoese composer Niccolò Paganini. In addition to the magnificent art collections and refined interiors, several of the palaces on Via Garibaldi have astonishing hanging gardens decorated with baroque fountains and mosaic flowerbeds.































Nous continuons à peine plus loin pour découvrir le Palazzo Ducale - ci-dessus - qui fut la résidence des doges de Gênes de 1339 à 1797. En effet - tout comme la République de Venise - Gênes possédait un système politique de mandat, d'abord à vie, puis pour 2 ans à partir de 1528, grâce au remaniement du condottiere et amiral génois, Andrea Doria. Ces doges sont élus parmi les familles les plus illustres de l'aristocratie génoise comme les Fregoso, les Adorno, les Doria, les Brignole ou les Spinola. Après un grave incendie en 1777, le palais est entièrement redécoré dans un style néoclassique. Il sert aujourd'hui pour diverses conventions et expositions temporaires. Le Palazzo Ducale est bordé par l'imposante Piazza De Ferrari, ci-dessous. C'est l'un des symboles de Gênes avec ses nombreux monuments comme le Palazzo Italia di Navigazione qui héberge le conseil régional de Ligurie, le Théâtre Carlo-Felice avec son extension brutaliste créé dans les années 1970 par les architectes Carlo Scarpa et Aldo Rossi - que je trouve personnellement un peu trop massive à mon goût et enfin le somptueux Palais de la Bourse, inauguré en 1912, longé par la non moins spectaculaire Via XX Settembre. / We continue a little further to discover the Palazzo Ducale - above - which was the residence of the doges of Genoa from 1339 to 1797. Indeed - just like the Republic of Venice - Genoa had a political system of mandate, first for life, then for 2 years from 1528, thanks to the reshuffle of the condottiere and Genoese admiral, Andrea Doria. These doges were elected from among the most illustrious families of the Genoese aristocracy such as the Fregoso, the Adorno, the Doria, the Brignole or the Spinola. After a serious fire in 1777, the palace was completely redecorated in a neoclassical style. Today it is used for various conventions and temporary exhibitions. The Palazzo Ducale is bordered by the imposing Piazza De Ferrari, below. It is one of the symbols of Genoa with its many monuments such as the Palazzo Italia di Navigazione which houses the regional council of Liguria, the Carlo-Felice Theatre with its brutalist extension created in the 1970s by the architects Carlo Scarpa and Aldo Rossi - which I personally find a little too massive for my taste-  and finally the extravagant Palazzo della Borsa, inaugurated in 1912, bordered by the no less spectacular Via XX Settembre.
























En effet si Gênes a su préserver une magnifique héritage datant du Moyen-Âge et de la Renaissance, la ville possède un nombre incalculable de bâtiments de la Belle Époque, entre la fin du XIXe siècle et la Première Guerre Mondiale. Le Stile Liberty, pendant italien de l'Art Nouveau sera très populaire en Italie du Nord et on retrouve de nombreux exemple en ville notamment le long de la Via XX Settembre mais également le long des rues perpendiculaires comme la Via Anton Maria Maragliano ou la Via Cesarea. Après cette plongée au cœur de Gênes nous continuons notre découverte de la Ligurie en découvrant Portofino. Situé à l'ouest du golfe de Tigullio, à environ 50 min à l'est de Gênes, ce minuscule village d'à peine 355 habitants s'articule autour d'un port naturel qui servait déjà de refuge pour les marins génois, dès le Moyen-Âge. Portofino est rendu célèbre par la chanson "Love in Portofino" écrite par Leo Chiosso et composée par Fred Buscaglione, sortie en 1958. Elle sera reprise par de nombreux interprètes comme Dalida en 1959 ou Andrea Bocelli en 2012. / Indeed, if Genoa has preserved a magnificent heritage dating from the Middle Ages and the Renaissance, the city also has an incalculable number of buildings from the Belle Époque, between the end of the 19th century and the First World War. The Stile Liberty, the Italian counterpart of Art Nouveau, will be very popular in Northern Italy and there are many examples in the city, particularly along Via XX Settembre but also along the perpendicular streets such as Via Anton Maria Maragliano or Via Cesarea. After this dive into the heart of Genoa, we continue our discovery of Liguria by discovering Portofino. Located to the west of the Gulf of Tigullio, about 50 minutes east of Genoa, this tiny village of barely 355 inhabitants is built around a natural port that already served as a refuge for Genoese sailors, from the Middle Ages. Portofino was made famous by the song "Love in Portofino" written by Leo Chiosso and composed by Fred Buscaglione, released in 1958. It was covered by many performers such as Dalida in 1959 or Andrea Bocelli in 2012.






























Avec ses maisons étroites et colorées entourées par des collines verdoyantes, Portofino est un village indéniablement charmant que l'on observe encore mieux depuis le parvis de la Chiesa di San Giorgio ou depuis le Château Brown. De mon côté si évidemment Portofino est adorable, je lui trouve un côté très Saint-Tropez italien, manquant d'authenticité et réservé à une clientèle internationale fortunée. J'ai personnellement préféré Santa Margherita Ligure, située quelques kilomètres plus au nord. Avec ses bâtiments Belle Époque multicolores, ses nombreux palmiers et sa longue plage de galets, cette petite ville me rappelle étrangement Menton. On y flâne paisiblement et on n'oubliera pas de grimper jusqu'à la Villa Durazzo. / With its narrow, colorful houses surrounded by green hills, Portofino is an undeniably charming village that is best seen from the forecourt of the Chiesa di San Giorgio or from Château Brown. For my part, while Portofino is obviously adorable, I find it has a very Italian like Saint-Tropez vibe, lacking authenticity and reserved for a wealthy international clientele. I personally preferred Santa Margherita Ligure, located a few kilometers further north. With its multi-colored Belle Époque buildings, its many palm trees and its long pebble beach, this small town strangely reminds me of Menton, on the French Riviera. We strolled there peacefully and we didn’t forget to climb up to Villa Durazzo.





































Situé dans les hauteurs de Santa Margherita Ligure, cette opulente villa aux façades rose tendre, fut construite par le Marquis Gio Luca Durazzo à la fin du XVIIe siècle comme résidence estivale pour sa famille. En 1821, la villa fut cédée aux Princes Centurione-Scotto qui embellissent le parc et y ajoutent de nombreuses statues et font planter des essences exotiques. On notera par exemple de nombreux cycas, plantes rares à la croissance très lente. Juste à côté on découvrira la Chiesa di San Giacomo di Corte qui derrière sa façade sobre cache des intérieurs baroques richement décorés. On reprend ensuite la route pour découvrir mon deuxième coup de coeur de cette journée: Camogli. / Located in the heights of Santa Margherita Ligure, this opulent villa with its soft pink facades was built by the Marquis Gio Luca Durazzo at the end of the 17th century as a summer residence for his family. In 1821, the villa was given to the Princes Centurione-Scotto who embellished the park and added many statues and planted exotic species. For example, we can spot many cycads, these rare plants with very a slow growth. Right next door we will discover the Chiesa di San Giacomo di Corte which behind its sober facade hides richly decorated baroque interiors. We then get back on the road to discover my second favorite of the day: Camogli.

























Avec ses étroites maisons jaunes, vertes, oranges et roses, Camogli me rappelle Portofino, mais dans une version plus authentique où les locaux viennent en famille pour flâner dans ses ruelles animées, manger une glace au bord de mer, boire un verre entre amis ou mettre les pieds dans l'eau sur sa grande plage de galets. On se faufile dans la Basilica di Santa Maria Assunta dont les intérieurs méritent le détour. C'est au bord de mer que se termine notre séjour, en profitant d'une météo particulièrement clémente pour une fin octobre. C'est donc sous une beau coucher de soleil que nous quittons la région de Gênes, entre ces palais somptueux, ses petites stations balnéaires charmantes et son délicieux art de vivre. / The narrow green, yellow, orange and pink houses of Camogli remind me of Portofino, but in a more authentic way. Here, the locals come with their families to stroll through the lively streets, eat ice cream by the sea, have a drink with friends or put their feet in the water on its large pebble beach. We slip into the Basilica di Santa Maria Assunta whose interiors are worth the detour. It is at the seaside that our stay ends, taking advantage of the particularly mild weather for the end of October. It is therefore under a beautiful sunset that we leave the region of Genoa, between these extravagant palaces, its charming little seaside resorts and its delicious art of living.

1 commentaire :

  1. Genova creeps up on you like a smooth criminal. The initial rough edge quickly evaporate after the first bite of local ravioli or any of the other delicacies. Spellbound by the flavours, you continue your discovery through the narrow streets of the old town and are soon to be hit by a new wave of bliss upon entering beyond the colourful walls of the myriad of palazzios. Finally, when your soul bubbles up to a boiling point, your only salvation is to escape to the nearby coast of Camogli or Margherita and reminisce over

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