samedi 1 octobre 2022

Crète / Κρήτη / Crete

Cinquième île de Méditerranée avec ses 8 450 km² et plus grande île grecque, la Crète est une terre de contraste d'une immense beauté que je ne connaissais pas encore. Entre ses plages idylliques, ses canyons abrupts, ses petits villages paisibles et ses villes parfois plus bouillonnantes elle offre une diversité de paysages incroyable. La Crète est l'une des régions les plus anciennement peuplées d'Europe puisqu'on y retrouva des outils que l'on estime vieux de presque 130 000 ans. A cette période le niveau de la mer, plus bas, permet l'implantation d'espèces aujourd'hui disparues comme des éléphants et des hippopotames nains et autres chouettes géantes de 60 cm de haut. Elle verra l'émergence de plusieurs civilisations comme les Minoens et les Mycéniens, puis le développement des cités-états à l'époque classique et hellénistique avant de tomber sous le joug de Rome. Avec la division de l'Empire au IVe siècle après-J.C, l'île sera intégrée dans l'Empire romain d'Orient ou Empire byzantin pendant plusieurs siècles. L'expansion du monde musulman en Méditerranée entraîne des bouleversements importants et la Crète deviendra un émirat arabe entre 820 et 961 et un centre de piraterie important en Mer Égée. Si les Byzantins reprennent l'île,  la Crète est colonisé entre 1212 et 1669 par la la République de Venise, avant d'être prise par les Ottomans. La présence turque dura plus de 200 ans avec de nombreuses révoltes locales alors que dans le même temps le centre et le sud de la Grèce continentale acquiert son indépendance dès 1830. Si la réponse ottomane à la Révolte crétoise de 1866–1869 fut d'une grande violence, elle cause l'indignation des puissances occidentales. L'insurrection crétoise de 1897 força une nouvelle fois les Ottomans à intervenir. Toutefois les grandes puissances européennes réagirent en formant un escadron pour protéger l'île contre les Turcs. Si la souveraineté de la Crète resta sous le giron ottoman après 1898, l'île bénéficia d'une grande autonomie. L'affaiblissement de la puissance turque et la Première Guerre Balkanique (1912-1913) permit à la Grèce continentale et à la Crète de s'unir enfin. Tout au long de son histoire, le plus grand île grecque a donc eu un destin bien souvent différent du reste du pays, ce qui lui a donné une identité très forte. Une identité unique qui se découvre également à travers des paysages spectaculaires et notamment des plages d'une beauté irréelle, comme en témoigne le lagon de Balos, située au nord-ouest de l'île. / With a territory of 8450 km² the island of Crete is Greece’s biggest and fifth largest in the Mediterranean Sea. This land of contrasts and immense beauty never found its way on my discovery radar up until this past September. Between its idyllic beaches and steep canyons, small peaceful villages and its sometimes more buzzing cities, the island offers an incredible diversity of landscapes. Crete is one of the oldest populated regions in Europe, as tools have been found here that are estimated to be almost 130,000 years old. During this period, the sea level was lower, allowing the settlement of species that are now extinct, such as elephants and dwarf hippopotamuses and other giant owls of 1m height. The island will see the emergence of several civilizations including the Minoans and the Mycenaeans, followed by the development of city-states in the Classical and Hellenistic period and finally falling under the yoke of Rome. With the division of the Empire in the 4th century AD, the island became part of the Eastern Roman Empire or Byzantine Empire for several centuries. The expansion of the Muslim world in the Mediterranean caused major upheavals and Crete became an Arab emirate between 820 and 961 and an important piracy center in the Aegean Sea. If the Byzantines took back the island, Crete was then colonized between 1212 and 1669 by the Republic of Venice, before being taken by the Ottomans. The Turkish presence lasted more than 200 years with numerous local upheavals while at the same time the center and the south of continental Greece acquired its independence in 1830. The Ottoman response to the Cretan Revolt of 1866-1869 was of great violence, and in consequence it caused the indignation of the Western powers. The Cretan uprising of 1897 forced the Ottomans to intervene once again. However, the great European powers reacted by forming a squadron to protect the island against the Turks. If the sovereignty of Crete remained under the Ottoman bosom after 1898, the island benefited a great deal of autonomy. The weakening of the Turkish power and the First Balkan War (1912-1913) allowed mainland Greece and Crete to finally unite. Throughout its history, the largest Greek island has therefore had a destiny often different from the rest of the country, which has given it a very strong identity. A unique identity that can also be discovered through spectacular landscapes and especially beaches of unreal beauty, as evidenced by the lagoon of Balos, located in the northwest of the island. 
















S'étirant entre le Cap Tigani et la péninsule de Gramvousa, le lagon de Balos est un site somptueux dont aucune photo ne semble pouvoir rendre justice. Bien que l'on puisse nager en son centre, le lagon est très peu profond, quelques dizaines de centimètres en moyenne, nous donnant presque l'impression de marcher sur l'eau en le traversant. Entourée de falaises déchiquetées et de broussailles presque arides, la plage de Balos est d'autant plus saisissante à la vue de ses eaux turquoises qui lui donnent  des airs d'atoll du Pacifique. / Stretching between Cape Tigani and the peninsula of Gramvousa, the Balos lagoon is a majestic site which no photo is able to do it justice. Although you can swim in its center, the lagoon is very shallow, a few tens of centimeters on average, and almost giving us the impression of walking on water when crossing it. Surrounded by jagged cliffs and almost barren scrubland, Balos beach is even more striking for its turquoise waters which reflect an air of a Pacific atoll.












En voiture on accède à Balos par une route en terre très accidentée, avant de marcher au milieu des éboulis rocheux et des chèvres qui trouvent apparemment de quoi se nourrir au milieu de cette végétation coriace. Avant de quitter ce lieu enchanteur on fait une boucle par la plage de Falásarna, ci-dessus, pour profiter des énormes rouleaux de cette plage très venteuse. Après ce moment de détente on se rend tout près, à La Canée, ou Haniá en grec, le "h" étant à prononcer avec un léger raclement de gorge. Fondée sur le site minoen de Cydonia - dont on peut observer les excavations en centre-ville - La Canée est la deuxième ville de Crête après Héraklion avec ses 108 000 habitants. Si les sources restent pauvres concernant son histoire sous l'Empire byzantin, elle devient une cité marchande importante lorsqu'elle est rattachée à la République de Venise après la Quatrième Croisade de 1204. Les Vénitiens font construire de nombreux bâtiments et vont notamment développer le port que l'on connaît avec son phare haut de 21 m de haut, bâti à la fin du XVIe siècle. / By land we reach Balos by driving along a very bumpy dirt road, before walking among rocky screes and goats that apparently find food in the middle of this dry vegetation. Before leaving this enchanting place we make a loop by the beach of Falásarna, above, to enjoy the huge waves of this indeed windy beach. After the moment of relaxation we go to nearby Chania, or Haniá in Greek, the "h" being pronounced with a slight throat clearing. Founded on the Minoan site of Cydonia - whose excavations can be seen in the city center - Chania is the second largest city in Crete after Heraklion with a total of 108,000 inhabitants. If the sources remain poor with regards to its history under the Byzantine Empire, the city becomes an important merchant Mecca when it is attached to the Republic of Venice after the Fourth Crusade of 1204. The Venetians built many infrastructures and developed the port that we know today including the 21 m high lighthouse, built at the end of the 16th century. 
















Les Ottomans prendront La Canée avec le reste de l'île à la fin du XVIIe siècle et y feront construire notamment plusieurs mosquées comme la célèbre Mosquée Hassan Pacha ou Mosquée des janissaires, ci-dessus, directement sur le port, ainsi que plusieurs hammams. Tout près on retrouve la Cathédrale de la Canée bâtie entre 1850 et 1860, ci-dessous, à une période où les Grecs orthodoxes affirment de plus en plus leur identité. La ville sera même choisie pour être la capitale de l'état de Crète autonome entre 1897 et 1913, avant son rattachement à la Grèce. Un mélange de style qui s'observe lorsque l'on se perd dans les ruelles étroites et colorées de la vieille ville, à l'ombre des bougainvillées, pour déguster quelques spécialités locales dans l'un des nombreux restaurants ou boire un verre au Fagotto Jazz Bar Chania par exemple, que je conseille pour son ambiance feutrée et ses excellents cocktails. / The Ottomans will usurp Chania with the rest of the island at the end of the 17th century and will have several mosques built there, such as the famous Hassan Pasha Mosque or Mosque of the Janissaries, above, directly on the port, as well as several hammams. Nearby, the Cathedral of Chania - below - has been built between 1850 and 1860, at a time when the Orthodox Greeks were increasingly asserting their identity. The city will even be chosen to be the capital of the autonomous state of Crete between 1897 and 1913, before its attachment to Greece. A mix of styles can be seen as one gets lost in the narrow and colorful alleys of the old town covered by the shade of the bougainvillea, eager to taste some local specialties in one of the many restaurants or have a drink at Fagotto Jazz Bar Chania for instance, which I recommend for its cozy atmosphere and excellent cocktails.





























Les rues de la Canée sont souvent plantées de jacaranda, un arbre sud-américain aux fleurs violettes et  aux feuilles plumeuses qui fleurissent en automne. Sans oublier les ficus géants, les frangipaniers aux fleurs délicates, les féroces agaves et autres hibiscus. Tous ces petits détails contribuent à faire de La Canée une ville absolument charmante. A l'ouest de la vieille ville on retrouve une série de plages agréables et faciles d'accès où il fait bon s'attabler autour de quelques plats de poissons comme des moules saganaki - avec une sauce tomate à la feta - ou des calamars délicieusement grillés avec un trait de jus de citron. A déguster presque les pieds dans le sable à Agistri Taverna. / The streets of Chania are often planted with jacaranda, a South American tree with purple flowers and feathery leaves that bloom in autumn. Nothing short of impressive are also the giant ficuses, the frangipani trees with delicate flowers, and the fierce agaves and other hibiscuses. All these small details contribute to Chania’s image as an absolutely charming city. To the west of the old town there is a series of pleasant and easily accessible beaches where it is good to visit some of the many fish taverns for dishes such as saganaki mussels - with a tomato and feta sauce - or grilled calamari with a squeeze of lemon juice. To be enjoyed almost with your feet in the sand at Agistri Taverna.























A l'est de la ville on découvrira la Péninsule d'Akrotiri, où se situe entre autre l'aéroport de La Canée. Mais ce qui nous attire ici c'est le superbe Monastère d'Agia Triada, ci-dessous. Fondée au XVIIe siècle, détruit par les Ottomans en 1821, le monastère se dresse triomphalement au beau milieu des vignes et des oliviers. Derrière son imposante façade aux tons ocres on retrouve une splendide église richement décorée et un adorable jardin fleuri. On notera également un petit musée comptant de nombreuses icônes, vêtements liturgiques et objets de culte. / To the east of the city we will discover the Akrotiri Peninsula where Chania airport is located among other things. Nevertheless, what draws us here is the superb Monastery of Agia Triada, above. Founded in the 17th century, destroyed by the Ottomans in 1821, the monastery stands triumphantly in the midst of vineyards and olive trees. Behind its imposing facade in ocher tones, there is a splendid, richly decorated church and an adorable flower garden. There is also a small museum with many icons, liturgical vestments and religious objects.


























Après la découverte de ce charmant monastère, on continue ensuite au sud pour se rendre au centre de l'île. C'est au milieu des montagnes à 1250 m d'altitude que l'on pénètre au cœur des Gorges de Samaria, parc national depuis 1962 et réserve de biosphère de l'UNESCO depuis 1981. Longues de 16 km, elles sont les deuxièmes plus longues d'Europe après les Gorges du Verdon. Les sentiers - plus ou moins escarpés - serpentent entre les pins, les myrtes et les cyprès qui embaument l'air. Au creux des ruisseaux les platanes et les lauriers roses poussent ici naturellement. / After the visit of this charming monastery, we go south to get to the center of the island. It is in the middle of the mountains at an altitude of 1250 m that we enter the heart of the Gorges of Samaria, a national park since 1962 and a UNESCO biosphere reserve since 1981. 16 km long, they are the second longest in Europe after the Gorges du Verdon, in Southern France. The paths - more or less steep - meander between the pines, myrtles and cypresses that perfume the air. Along the mountain streams reside plane trees and oleanders which grow here naturally.


















Tout au cours de cette randonnée d'environ 6-7 heures on peut continuellement se ravitailler en eau dans les nombreuses fontaines qui jonchent le parcours. Dans les sous-bois on retrouve les délicats panaches de fleurs blanches de la scille maritime, très appréciées des frelons apparemment. Les plus chanceux pourront observer le kri-kri, sorte de chèvre sauvage, propre à la Crète. / During this 6-7 hour hike you can continually refill your water supply in the many fountains along the way. In the undergrowth you can see the delicate white flowers of the sea squill which are apparently very popular with hornets. The lucky ones will be able to observe the kri-kri, a kind of wild goat, specific to Crete.
















Hautes de 300 m et larges d'à peine 4 m à leur point le plus étroit, les Gorges de Samaria se terminent à Agía Rouméli, un minuscule village avec un port et une plage de sable noir où il fait bon piquer une tête après une telle randonnée, même si le sable à cause de sa couleur est absolument brûlant. Prévoir des chaussures. On retourne ensuite au nord de l'île pour découvrir Rethymnon. Bien qu'elle trouve ses racines dans la cité antique de Rhithymna, la ville actuelle fut largement bâtie par les Vénitiens et elle possède l'un des centres anciens les mieux préservés de Crète. / 300m high and barely 4m wide at their narrowest point, the Samaria Gorges end at Agía Rouméli, a tiny village with a port and a black sand beach where it is good to take a dip after such a hike, even though the sand because of its color is unbearably hot. Don't forget your shoes. We then return to the north of the island to discover Rethymnon. Although it has its roots in the ancient city of Rhithymna, the present city was largely built by the Venetians and has one of the best preserved old towns in Crete.
























La Forteresse de Réthymnon - bâti par les Vénitiens entre 1573 et 1577 - surplombe le port mais ne suffira pas à empêcher les Ottomans de prendre la ville en 1645. On retrouve quelques traces de cette présence avec par exemple la Mosquée Neratze. Tout comme La Canée, Réthymnon offre un labyrinthe de ruelles étroites noyées sous les bougainvillées et les bignones, aux fleurs orange en forme de trompettes. Pour une pause gourmande on s'attable au savoureux Raki Ba Raki pour une superbe assiettes de mezzés. Les Grecs sont passés maître dans l'art de préparer ces entrées et autres bouchées apéritives: tarama, tzatziki, sarma, caviar d'aubergines, feta, olives, légumes grillés, charcuterie, etc. / The Fortress of Rethymnon - built by the Venetians between 1573 and 1577 - overlooks the port but will not be enough to prevent the Ottomans from taking the city in 1645. There are some traces of this presence with, for example, the Neratze Mosque. Much like Chania, Rethymno offers a maze of narrow alleyways drowned in bougainvillea and orange blossom trumpet vine. For a gourmet break, sit down at the tasty Raki Ba Raki for a superb plate of mezzes. The Greeks are past masters in the art of preparing these starters and other appetizers: tarama, tzatziki, sarma, eggplant relish, feta, olives, grilled vegetables, cured meat, etc.

















On traverse l'île pour se rendre à Souda, ci-dessus, petit village paisible flanqué d'une jolie plage de sable gris, qui se termine au creux d'un petit canal où poussent de magnifiques dattiers de Crète, une espèce de palmier endémique à l'île pouvant atteindre plus de 15 m et très proches de notre dattier des Canaries que l'on retrouve couramment dans les jardins du sud de l'Europe. Nous repartons au nord à présent et plus précisément à Héraklion, capitale de la Crète et 4e ville du pays. Si la ville n'est qu'un prolongement de Cnossos - dont elle sert de port - à l'Antiquité, ce sont les Arabes qui fondent officiellement Héraklion au Moyen-Âge, sous le nom de Chandax. Bien que la Crète soit reprise par les Byzantins en 961, quelques siècles plus tard l'émergence de Venise comme grande puissance maritime va changer la donne et la Quatrième Croisade fait plier le pouvoir byzantin et permet à Venise de prendre la Crète. Héraklion devient alors la capitale de ce nouveau territoire appelé Duché de Candie ou Ducato di Candia. / We cross the island to reach Souda, above, a small peaceful village flanked by a pretty gray sand beach which ends along a small canal where magnificent Cretan date palms grow; a type of palm endemic to the island that can reach more than 15 m and very close to our Canary Island date palm which is commonly found in gardens in southern Europe. We are going back to the north now and more precisely to Heraklion, capital of Crete and Greece 4th largest city. If the city is only an extension of Knossos - of which it serves as a port - in Antiquity, the Arabs officially founded Heraklion in the Middle Ages, under the name of Chandax. Although Crete was taken over by the Byzantines in 961, a few centuries later the emergence of Venice as a great maritime power changed the situation and the Fourth Crusade brought down Byzantine power allowing Venice to claim Crete. Heraklion then becomes the capital of this new territory called Duchy of Candia or Ducato di Candia.














Alors que Constantinople tombe aux mains des Ottomans en 1453, la Crète restera vénitienne jusqu'en 1669. Venise possède une marine de guerre efficace et ses colonies sont souvent protégées par des forteresses imposantes comme la Forteresse d'Héraklion située sur le port. Reconstruite plusieurs fois elle doit sa forme actuelle à l'ingénieur italien Michele Sanmicheli qui réalisa ici les plus importants travaux entre 1523 et 1540. La structure est si résistante qu'elle permet aux Vénitiens de contenir les assauts ottomans pendant le Siège de Candie, qui dura pas moins de 21 ans, soit le deuxième plus long siège de l'histoire. La forteresse abrite un musée intéressant et offre des vues spectaculaires sur la ville. Pendant la domination vénitienne, la population grecque de Crète est largement exposée à la culture de la Renaissance et les artistes produisent alors des peintures - notamment des icônes religieuses - mêlant esthétique italienne catholique et grec orthodoxe. Le peintre Domḗnikos Theotokópoulos - dit El Greco - est d'ailleurs né à Héraklion en 1541. Quelques bâtiments de cette époque subsistent encore comme Loggia vénitienne, la fontaine Morosini ou l'église d'Agios Titos. / While Constantinople fell into the hands of the Ottomans in 1453, Crete remained Venetian until 1669. Venice had an efficient navy and its colonies were often protected by imposing fortresses such as the Fortress of Heraklion located on the port. Rebuilt several times, it owes its current form to the Italian engineer Michele Sanmicheli who carried out the most important works here between 1523 and 1540. The structure is so resistant that it allowed the Venetians to contain the Ottoman assaults during the Siege of Candia, which lasted no less than 21 years, the second longest siege in history. The fortress houses an interesting museum and offers spectacular views of the city. During the Venetian rule, the Greek population of Crete was widely exposed to Renaissance culture and artists then produced paintings - notably religious icons - mixing Italian Catholic and Greek Orthodox aesthetics. The painter Domḗnikos Theotokópoulos - known as El Greco - is actually born in Heraklion in 1541. A few buildings from this period still survive such as the Venetian Loggia, the Morosini fountain or the church of Agios Titos.



















Si Héraklion n'a pas le charme pastel et l'ambiance paisible de La Canée, elle possède toutefois de nombreux sites intéressants et on peut aussi en profiter pour se régaler en allant à Antipodas avec sa large terrasse à l'ombre des ficus ou à Cooking With Love pour une cuisine familiale sans chichi. Les amoureux d'histoire ancienne ne pourront pas manquer le fantastique Musée archéologique d'Héraklion, l'un des plus complets de Grèce pour un aperçu des plus passionnants de l'histoire antique de la Crète. Alors que le Bassin méditerranéen rentre dans l'Âge du bronze, la Crète voit la naissance de la civilisation minoenne - du nom du roi légendaire Minos - qui prospéra entre 2700 à 1200 av. J.-C. Généralement considérée comme la plus vieille civilisation "moderne" d'Europe, elle étend son influence entre l'ouest de l'Asie mineure, les Cyclades, le sud de la Grèce et jusqu'à l'est de la Sicile. De part sa situation, au cœur de la Méditerranée orientale, et grâce à l'efficacité de la marine minoenne, la Crète devient un plaque tournante du commerce dans la région et voit apparaître d'importantes cités comme Malia, Zakros et bien sûr Knossos, connu pour son site archéologique situé au sud d'Héraklion et dont le palais a été partiellement rénové au XIXe siècle par le britannique Sir Arthur Evans. Le travail des métaux comme l'or, le bronze ou l'étain se développe en même temps que l'agriculture qui compte déjà les essences typiques de la région: olivier, vigne, blé, légumineuses, etc. / If Heraklion does not have the pastel charm and the peaceful atmosphere of Chania, it still offers many interesting sites and you can also treat yourself by going to Antipodas with its large terrace in the shade of ficus trees or Cooking With Love for a family style fuss-free cuisine. History geeks cannot miss the fantastic Archaeological Museum of Heraklion, one of the most complete in Greece, for a fascinating overview of Crete’s ancient history. As the Mediterranean Basin enters the Bronze Age, Crete saw the birth of the Minoan civilization - named after the legendary king Minos - which flourished between 2700 to 1200 BC. Generally considered to be the oldest "modern" civilization in Europe, it extends its influence between the west of Asia Minor, the Cyclades, the south of Greece and as far as the east of Sicily. Due to its location, in the heart of the Eastern Mediterranean, and thanks to the efficiency of the Minoan navy, Crete became a trading hub in the region and saw the appearance of important cities such as Malia, Zakros and of course Knossos, known for its archaeological site located south of Heraklion and whose palace was partially renovated in the 19th century by the British Sir Arthur Evans. Metalworking using gold, bronze or tin developed at the same time as agriculture, which already included the typical species of the region: olive trees, vines, wheat, legumes, etc.













Alors que la civilisation minoenne connaît son âge d'or, la violente éruption du Santorin vers 1400 av-J.C cause une série de tremblements de terre dévastateurs qui détruisent une bonne partie des cités crétoises. Cet événement est contemporain de l'arrivée des Mycéniens sur l'île. Cette civilisation venue du Péloponnèse s'étend rapidement à travers toute la Grèce incluant la Crète. Elle introduit notamment un nouveau système d'écriture, dit linéaire B, qui ouvre la voie au grec ancien. Après la période mycénienne, de manière toujours inexpliquée, la Grèce connaît une période de stagnation économique, démographique et technologique, appelée "Siècles obscurs", qui se terminent avec la période archaïque et classique qui voit l'émergence de cités-états dont Athènes, qui rayonne à travers le monde grec, mais également d'autres cités crétoises, qui se livrent souvent des guerres intestines. Souvent isolée à cette période la Crète deviendra romaine en 69 av-J.C. / While the Minoan civilization is experiencing its golden age, the violent eruption of Santorini volcano around 1400 BC causes a series of devastating earthquakes which destroy a good part of the Cretan cities. This event is contemporary with the arrival of the Mycenaeans on the island. This civilization from the Peloponnese spread rapidly throughout Greece including Crete. Among other inventions, it introduces a new writing system called Linear B which opens the way for ancient Greek. After the Mycenaean period, Greece experienced an unexplained period of economic, demographic and technological stagnation, called "Dark Ages", which ended with the Archaic and Classical periods. Next is the emergence of the city-states including Athens which radiated throughout the Greek world but also other Cretan cities, which often engaged in internal wars. Often isolated during this period, Crete will become Roman in 69 BC.















Après ce plein d'histoire on se détend sur la plage pour la finir notre séjour. On se rend dans l'extrême sud-ouest de l'île cette fois, pour découvrir l'un des joyaux de la Crète: Elafonisi. Cet îlot est relié à la terre par une langue de sable qui s'étire en un lagon très peu profond que l'on peut traverser à pied sans problème. La plage est connue pour son sable rose - plus proche d'un saumon très clair - dû à des micro-organismes. Au point le plus élevé de l'île se trouve une plaque commémorant le massacre du dimanche de Pâques du 18 avril 1824 où plusieurs centaines de Grecs, principalement des femmes et des enfants, sont tués ici par des soldats ottomans, alors qu'ils tentaient de fuir vers les îles ioniennes, sur fond de Guerre d'indépendance grecque. / After this load of history we definitely need to relax on the beach to complete our stay. We are going to the extreme southwest of the island this time, to discover one of the jewels of Crete: Elafonisi. This islet connected to the land by a strip of sand which stretches into a very shallow lagoon that can be crossed on foot without any problem. The beach is known for its pink sand - closer to a very light salmon hue - due to microorganisms. At the highest point on the island is a plaque commemorating the Easter Sunday Massacre of April 18, 1824 where several hundred Greeks, mostly women and children, were killed here by Ottoman soldiers as they attempted to flee to the Ionian Islands, against the backdrop of the Greek War of Independence.















L'île, relativement plate, est entourée de dunes de sable où poussent en abondance de superbes lis de mer aux majestueuses fleurs blanches. On oubliera pas la criste marine dont les feuilles à la puissante odeur anisée peuvent être préparées en saumure comme des cornichons. En attendant ce sont les frelons qui se régalent de ses fleurs. Tout comme Balos, la plage d'Elafonisi semble irréelle avec ses roches noires déchiquetées qui dépassent d'un sable blanc aux reflets rosés, entourés par des eaux cristallines d'un bleu presque fluorescent. / The relatively flat island is surrounded by sand dunes where superb sea lilies with majestic white flowers grow in abundance. We will not forget the sea fennel whose powerfully anise scented leaves can be prepared in brines like pickles. In the meantime, the hornets feast on its flowers. Just like Balos, Elafonisi beach looks unreal with its jagged black rocks protruding from white sand with pinkish hue, surrounded by crystal clear almost neon blue waters.











Quand le soleil devient trop mordant en début d'après-midi on en profite pour manger un morceau. Au menu salade grecque avec du saganaki, de la feta frite bien fondante à cœur, servie avec un filet de jus de citron. Probablement mon plat préféré de la région. On se rend ensuite à Kedrodasos, située à deux pas d'Elafonisi. Plus sauvage et moins touristique, on y accède par un sentier accidenté qui traverse des bois de genévriers et de cyprès. Avec ses eaux turquoises et son sable fin, la plage de Kedrodasos mérite absolument le détour, d'autant plus qu'elle offre un cadre plus authentique et détendu qu'Elafonisi. / When the sun becomes too scorching at the beginning of the afternoon, we simply take refuge in the shade and treat ourselves to a little snack. On the menu, Greek salad with saganaki, fried feta cheese deliciously melting, served with a drizzle of lemon juice. Probably my favorite dish of the region. We go then to Kedrodasos, located a stone's throw from Elafonisi. Wilder and less touristy, we reach it by a bumpy path that crosses through juniper and cypress woods. With its turquoise waters and fine sand, the beach of Kedrodasos is absolutely worth a visit, especially since it offers a more authentic and relaxed setting than Elafonisi.
















C'est dans ce lieu paradisiaque que l'on quitte la Crète. Si j'avais déjà voyagé plusieurs fois en Grèce, cette aventure crétoise a été magique de bout en bout. Des paysages magnifiques, une histoire très ancienne que l'on peut ressentir au quotidien, des locaux incroyablement accueillants et une cuisine à tomber par terre sont autant de raisons de découvrir la Crète. De mon côté je reviens avec des recettes plein mes valises. A très vite pour de nouvelles spécialités inspirées de ce voyage. / It's in this heavenly place that we are bound to leave Crete. I’ve already visited a number of Greek islands, however this Cretan adventure was absolutely magical from start to finish. Magnificent landscapes, a very ancient history that can be felt on a daily basis, incredibly welcoming premises and a cuisine to die for are all reasons to discover Crete. For my part, I come back with my suitcases full of recipes. See you soon for some new specialties inspired by this trip.

14 commentaires :

  1. That's a paradise on earth :-) Really beautiful!

    RépondreSupprimer
  2. This island is indeed mysterious!. The idyllic, dream ridden beaches await for those brave enough to hike up and down the steep unfriendly canyon deserts, or dare drive along the very edge of the serpent like dirt roads, religiously guarded by the herds of diabolically serene goats, to experience the life altering event of walking on water in Balos lagoon. Lodging in the small peaceful villages near the top of the mountain hills makes one feel as if tucked in by Zeus almighty himself, and getting inebriated at the tiny local taverns puts you in a lifelong love affair with the locals who have ben persevering the island for centuries. A beautiful assemblage of images, thank you!

    RépondreSupprimer
  3. Je suis soufflée par la beauté de tes photos. Clairement tu as adoré cette île et tu mets toute ton énergie créatrice pour partager avec nous les lieux que tu as visités. Bravo!
    Lou, Au gré du marché

    RépondreSupprimer
  4. What a beautiful trip!....thanks for making such a complete post about Crete....I can't wait to read your new Greek recipes....I love Greek food!!.... ...Abrazotes, Marcela

    RépondreSupprimer
  5. Merci beaucoup pour cette jolie balade qui m'a fait rêver ! Bravo pour tes sublimes photos. Bon week-end

    RépondreSupprimer
  6. Quel voyage tu nous proposes, merci pour ce dépaysement
    Tes photographies sont sublimes
    Un grand MERCI

    RépondreSupprimer
  7. superbe article pour découvrir ces régions du monde, en fait , je suis entrain de suivre un film historique parlant justement de ces contrées et le temps de l'empire ottoman, c'est quand majestueux d'apprendre tout ceci , merci pour c'est article et ces belles images, bravo, bises

    RépondreSupprimer
  8. merci pour ces superbes photos ! bonne soirée

    RépondreSupprimer
  9. Merci encore de prendre du temps pour nous faire partager ton voyage avec des photos extraordinaires .et le récit historique qui va avec . A bientôt pour une prochaine destination...

    RépondreSupprimer
  10. J'y suis allée 2 fois, j'adore cette île ! Les photos sont magnifiques, merci pour le voyage ! Une belle parenthèse !

    RépondreSupprimer
  11. Remarquable reportage omme toujours. Magique la Crète !

    RépondreSupprimer
  12. Un superbe article, nous permettre de voyager et connaitre un peu plus le monde, ses traditions , sa cuisine, ses habitudes, tellement enrichissants, ce que l'on trouve lorsqu'on voyage une fois sur place est souvent différent de ce que l'on entend dire, il y a beaucoup de ressemblance chez nous de part les paysages et cuisine du fait des influences qu'a subit l'Algérie, Numidie, Phénicie, Vandales, Rome, Ottomans , Arabes andalous et Sépharades, et la France, tout ceci fait que l'on a un pays multi "civilisationnel", merci pour tes beaux partages , perso , je voyage un peu grâce à toi à défaut de visa.... Dommage ..... Bise

    RépondreSupprimer
  13. I have never really seen too many photos of Crete - it is stunningly beautiful and you have captured it so well. Someday we hope to get to Greece -- I want to go more now than ever!

    RépondreSupprimer
  14. Quel superbe article et de très jolies photos, je reconnais bien la Crète de chez moi que je retrouve enfin la semaine prochaine pour cet Été, Bises, ~Nessa

    RépondreSupprimer